Je suis fan de la saga "Saw" depuis les débuts. Je défends les longs métrages bec et ongles contre celles et ceux (le plus souvent des chroniques officielles écrits par des gens dont le métier est de massacrer les autres alors qu’eux n’ont rien produit de substantiel) qui déversent des tonnes d’immondices sur le dernier né de la franchise.
Le procédé est usité et je me demandes même parfois si ces gens là ne font pas que recopier un précédent
article (la leçon de journalisme faites à Georges Duroy au début de "Bel-Ami" de Maupassant est plus qu’éloquente). Dans ma diatribe je n’inclus pas vos avis car vous prenez la peine d’assister aux
projections de films.
Je ne vais pas nier l’évidence : le nouveau "Saw" intitulé sobrement (mais affublé d’un cachet de modernité plus que douteux) "3D" (afin d’éviter des jeux de mots pourris, enfin des gens intelligents) n’a pas un scénario dont
l’innovation est le maître mot. Les auteurs jouent sur du velours et reprennent les recettes qui ont fait le succès commercial (n’en déplaisent aux chagrins) d’une saga depuis près d’une
décennie.
Mais simplicité ne rime pas avec simplification. L’idée d’un énorme puzzle tentaculaire est toujours aussi
présente dans nos esprits. A chaque fois je me répète mais on peut difficilement prendre le train en marche et "Saw D" est destiné aux fans qui peuvent établir des corrélations, des
rapprochements, des renvois entre chaque épisode de la franchise. Les ramifications sont énormes. L’utilisation de nombreux flash back est destinée à nous apporter la connaissance tout en nous
confrontant à de nouveaux mystères. Au fil des ans la mécanique s’améliore encore.
Chaque séquence est clairement définie. Au royaume de "Saw" le manque de détails n’a pas voix au chapitre.
L’à peu près n’est pas la marque de fabrique de l’équipe artistique.
Kevin Greutert a l’art et la
manière de rendre son film tonique. Les séquences chocs s’enchaînent sans coup férir. Le rythme est trépident d’un bout à l’autre. Et la tension nerveuse croit au fil des épreuves que rencontrent
de pâles héros confrontés à des choix de vie et surtout de mort.
Au passage le réalisateur en profite pour dénoncer une nouvelle fois le voyeurisme (l’un des piliers de la
franchise) dans une séquence d’ouverture extrêmement prenante.
Et la cerise sur le gâteau réside une fois de plus dans l’ingéniosité des pièges proposés. La créativité est
l’un des arguments majeurs de "Saw 3D". A chaque fois les limites de l’horreur sont repoussées. Les corps sont déchiquetés, le sang gicle à profusion. On en prend plein la poire. Le film demeure
avant tout un bon petit film d'horreur qui en donne pour son argent aux spectateurs.
Quel bonheur. J’aime ce déchaînement de violence à l’écran et je n’en ai pas honte. Il faut arrêter de croire
que le cinéma en inspire certains ou qu’il y a un quelconque danger à montrer une barbarie exponentielle. La vie se charge de nous rappeler tous les jours qu’elle est bien plus dangereuse que le
7ème art. Arrêtons de nous voiler la face est de penser que le cinéma a une influence néfaste ou à l’inverse une mission éducative voire civilisatrice.
La tendance qui veut que des oeuvres soient investies de tel ou tel but m'éxaspère au plus au point. Redevons
basiques dans notre approche du cinéma. Prenons notre pied ou détestons un film car c'est notre choix.
Le cinéma reste une forme d’art comme une autre.
Ni plus, ni moins.