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L’ultimatum du Patronat ivoirien aux Acteurs politiques

Publié le 08 décembre 2010 par Okibourse

Le Secteur privé ivoirien a payé et continue de payer un lourd tribut aux crises successives qui secouent la Côte d’Ivoire depuis un peu plus d’une dizaine d’années. Des centaines d’entreprises ont fermé et des milliers d’emplois ont été perdus. Dans sa volonté d’apporter un mieux-être aux Ivoiriens, le Secteur privé a participé au maintien de l’activité économique en consentant d’énormes sacrifices, notamment:

L’ultimatum du Patronat ivoirien aux Acteurs politiques
*Les reports d’échéances de ses créances sur l’Etat alors qu’il continue de payer régulièrement ses impôts.
*La souscription aux obligations d’Etat afin de donner au Gouvernement les moyens d’honorer ses engagements relatifs à la dette extérieure.
*La participation du Secteur privé à toutes les rencontres ayant pour objectif la création d’un environnement propice au développement économique de la Côte d’Ivoire et surtout à la préparation de la sortie de crise.
*Enfin, les travailleurs ont consenti à un gel de leurs salaires et ont accepté de participer à la création d’un climat social apaisé en signant un pacte social avec le Patronat.

Le Secteur privé ivoirien, dans son ensemble, s’est maintenu en se restructurant et, surtout, en s’accrochant à l’espoir qu’au lendemain des élections du 28 novembre 2010, la Côte d’Ivoire aura retrouvé la paix sociale et la relance économique. En dépit de la forte mobilisation de la population pour l’élection présidentielle, le réveil est brutal; les espoirs de cette vaillante population sont déçus en raison de la situation politique actuelle. Cette situation politique pénalise déjà fortement la vie des affaires en raison de :

-la fermeture et la mise en sommeil des entreprises, particulièrement déjà observées dans les secteurs industriel, du BTP, et des PME/PMI du fait notamment de la perturbation des horaires de travail par le couvre-feu;
-le renchérissement du coût des importations du fait des difficultés de transport (intérieur et extérieur) et de l’augmentation des primes d’assurance; les difficultés d’exportation de produits agricoles périssables (banane, ananas, mangue) et des cultures de rente telles que le café, le cacao, le coton avec pour conséquence des pénalités liées au non-respect des contrats;

-les restrictions de communication (télévision, radio, SMS) et de circulation des personnes et des biens;
-les pertes de marché à l’extérieur;
-la suspension ou restriction des financements extérieurs (Banques commerciales, Banque mondiale, BAD, UE, etc.) ;
-l’accroissement du risque-pays en raison de la dégradation de l’image de la Côte d’Ivoire à l’extérieur et ses conséquences sur les investissements et les coûts des transactions internationales;
-la forte menace sur les relations de la Côte d’Ivoire avec les partenaires commerciaux à l’étranger dont l’AGDA;
-la baisse d’activité et de chiffre d’affaires des entreprises avec pour conséquences:
-la diminution des recettes fiscales et douanières;
- les difficultés voire l’impossibilité de paiement des salaires des travailleurs du Secteur privé, des fonctionnaires et autres agents de l’Etat;
- la mise en chômage technique du personnel, voire le licenciement;
-l’aggravation de la pauvreté et de l’insécurité.

En conclusion, pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s’aggraver si la situation politique actuelle perdure au-delà du 15 décembre. En effet, à cette date, de nombreuses entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d’autres risquent de mettre la clé sous le paillasson.

Aussi, le Patronat ivoirien appelle t-il l’attention des acteurs politiques sur la nécessité de trouver, sans tarder, une solution à la crise car la Côte d’Ivoire ne peut faire l’économie d’un climat intérieur des affaires apaisé, ne peut courir le risque de se couper de l’extérieur et se refermer sur elle-même sans péril pour son économie. De plus, sur la base des sanctions annoncées par les organisations internationales et les bailleurs de fonds, la Côte d’Ivoire court inéluctablement à la catastrophe.

Enfin, le Patronat ivoirien invite toutes les entreprises du Secteur privé, qui, au demeurant, ont été remarquables jusque-là, à être à l’écoute de ses mots d’ordre concernant:
-le paiement des impôts,
-les mises en chômage technique,
-les licenciements.

Fait à Abidjan, le 07 décembre 2010
Le Conseil d’Administration de la
Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire


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