Voilà une idée qui a dû faire frémir de bonheur la plupart des éditeurs numériques, se murmurant sans trop y croire que Sony, Lire et L’Express allaient récompenser la création numérique. Avec un parrain à forte notoriété comme Bernard Werber, les ingrédients semblaient en place pour que la recette soit inoubliable.
Le Prix semblait se diriger vers une absence de magouilles comme d’autres bien plus renommés, avec un jury choisi auprès d’internautes qui en avaient émis le désir et qui avaient proposé une critique d’un livre (souvent papier, est-ce à dire que ça partait mal ?). 10 jurés qui allaient recevoir un e-reader Sony et les titres de la sélection. 10 jurés qui allaient faire de la lecture numérique une lecture à part entière.
Et puis, soudain, le soufflé est retombé… avec l’annonce de la sélection :
Et oui, je cherche, je cherche, mais pas un titre issu des différents catalogues des éditeurs numériques. Que des titres qui ne sont que des versions homothétiques du papier (à moins que des versions spécifiques aient été fournies par les éditeurs…) ! Les éditeurs numériques ont-ils même été contactés pour proposer certains de leurs titres pour faire partie de la sélection ? Il semblerait que non. Soulignons malgré tout la présence d’un titre de la maison d’édition Le Bélial’ qui se distingue dans le monde de l’édition avec sa plate-forme numérique innovante (prix libres et sans DRMs).
Concernant la sélection, rappelons que cette première édition du Prix du livre Numérique possédait un thème : les littératures de l’imaginaire, ce qui permet une sélection loin des standards des prix automnaux habituels et dont on ne peut que se féliciter.
Alors forcément, je me demande : mais à quoi va servir ce prix ? Quelle est sa valeur, quel est son intérêt ? Car il n’est semble-t-il même pas question d’élire le roman qui s’adapte le mieux à la lecture numérique. J’ai envie de croire que quelque chose m’a échappé dans toute cette communication et que ce Prix du Livre Numérique a une autre raison d’être qu’un simple coup marketing.
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