La nouvelle Black Barbie du rap game, c'est elle, la first bitch (qui a dit lady???) de Young Money Entertainment, l'ex-playmate Nicki Minaj. Son incroyable talent se résume à la règle des '4 B' : big booty big boobs (non biologiques). Et elle l'assume absolument, son image de Harajuku Barbie (Barbie japonaise, NdR), preuve en est avec la pochette fond rose Moltonel de Pink Friday, une vraie poupée articulée aux mensurations parfaites jusqu'à ses jambes interminables.
Avec quoi, avant même de sortir son premier album, elle a déjà tout raflé aux BET Awards 2010 : Meilleure Artiste féminine Hip-Hop, Meilleur Nouvel Artiste, Meilleur Groupe avec Young Money, Rookie de l'Année, la catégorie 'Made You Look' et Choix du Public. Avec sa plastique de bombe anatomique, normal qu'il y ait du monde au balcon. Ce qui attire ma curiosité sur cet album, c'est qu'il paraît qu'elle sait faire des tas de choses avec sa bouche.
Facile de se proclamer « I'm The Best » quand on est la seule femcee en activité en 2010, Lil Kim, Foxy Brown et Missy Elliott étant out. Nicki raconte dans cette présentation qu'elle en beaucoup a bavé pour en arriver jusque là (et beaucoup fait baver je dois avouer). Hum, merci Lil Wayne de l'avoir lancée surtout, Weezy le grand absent de Pink Friday (sans doute à cause de son emprisonnement durant l'enregistrement). Les guests ne se bousculent pas mais ils sont de renommées planétaires. D'abord, Eminem qui ravage le beat de Swizz Beatz sur « Roman's Revenge », où l'alter-ego de Nicki, Roman Zolanski, s'essaie dans un storytelling un peu loufoque. C'est qu'elle sait se donner de grands airs quand elle veut imposer sa présence, comme pour son couplet sur « Monster » de Kanye West, qui lui rend ce service en figurant sur l'extrait synthé-hip-pop « Blazin ».
La profusion de titres pop à de quoi nous étouffer comme un gavage de mashmallow : « Right Thru Me », « Fly » avec Rihanna (prod. JR Rotem), « Save Me », « Your Love » qui sample « No More I Love You » d'Annie Lennox et un son qui va faire très très très très très mal, « Check It Out », avec Will.I.Am qui reprend ce bon vieux tube des années 80, « Video Killed The Radio Stars » des Buggles. S'il fallait absolument concevoir pour LE hit incontournable ultra-tendance (comprenez tendancieusement eurodance) qui la caractérise de la pointe des cheveux de sa perruque jusqu'aux ongles vernis des orteils, il fallait oser sampler «Barbie Girl » d'Aqua. Mais pitié, s'il vous plaît, je vous en supplie, ne lui soufflez pas l'idée (c'est la mienne et j'en aurais mortellement honte si elle se réalise un jour).
Le flow de Nicki Minaj est vraiment particulier, dans un étonnant accent très articulé et compréhensible, avec quelques tours de magie des studios pour ajouter des effets spéciaux sur son phrasé saccadé. Le souci souvent est qu'en dehors de ce grossier maquillage audio, ses punchlines tombent à l'eau rapidement, comme c'est le cas sur le banger hypnotique « Did It on'em » signé Bangladesh. On apprend également qu'elle chante plutôt bien sur la plupart des titres ou refrains (« Moment 4 Life » avec Drake reste appréciable dans l'ensemble), mais c'est un autre débat auquel je ne m'y prêterai pas.