Le vent de l'Histoire

Publié le 08 décembre 2010 par Feuilly

Le monde est à genoux

Terrassé par le vent de l’Histoire.

Dans les livres des Dieux,

Un poème s’est écrit

Avec des lettres de feu.

Quelque part tombe la foudre

Et dans les jardins d’Orient

Une jeune fille rédige des lettres d’amour.

Plus loin, le long des fleuves,

Courent des enfants nus,

Tandis que sur les plages de l’océan

Quelqu’un a tracé ton nom sur le sable infini.

Regarde les nuages dans le ciel,

Cet alphabet mystérieux…

On dirait un rêve qui se dessine

Puis qui se transforme en un tableau changeant

Jusqu’à figurer la carte de mondes inconnus.

Dans le lointain, les forêts du Sud n’en finissent plus de brûler

Et un épais nuage de fumée occulte tous les soleils.

Maintenant c’est la nuit

La nuit profonde des origines

Et le souvenir revient de guerriers incroyables

Qui pillaient les villages et emportaient nos femmes.

Plus loin encore, sur les plages de l’océan,

Des vagues s’inversent et s’échouent

Dans le bruit des tempêtes et du vent,

Gerbes d’écume qui gémissent en glissant,

Grondement rocailleux des rochers déchirés.

Ici finit l’Histoire, ses batailles et ses défaites

Ici finit le monde, dans l’éternité d’outre-mer.