La réforme des retraites conduite par Nicolas Sarkozy est caractéristique de la politique menée par la droite depuis 2002 : une politique de classe dans l’intérêt d’une infime minorité, la plus riche, au détriment de la majorité de la population.
La retraite à taux plein sera désormais un horizon inatteignable pour la plupart des salariés. Ceux qui en auront les moyens se tourneront vers la capitalisation tandis que les autres auront une retraite qui ne leur permettra pas de vivre décemment. C’est l’individualisme contre la solidarité entre générations.
Mené par un front syndical uni, le mouvement social a mobilisé plusieurs millions de personnes en deux mois et avec le soutien de plus de 70% des français. La jeunesse s’est fortement mobilisée, démontrant ainsi à quel point le droit à l’avenir et le droit à la retraite sont des préoccupations fortes pour notre génération.
En face, Sarkozy a refusé toute négociation. Ce déni de démocratie montre un président en difficulté qui ne ressort pas victorieux de ce conflit. Au contraire, le mouvement social a permis de gagner la bataille idéologique contre la politique que mène la droite et de faire émerger de nouvelles exigences sociales.
La gauche, unie, a su être au rendez-vous de cette mobilisation en jouant son rôle d’opposition politique et de soutien du mouvement social. Elle doit maintenant tirer les leçons de ce mouvement en offrant un débouché politique qui soit à la hauteur de la volonté de changement des salariés.
La famille socialiste doit répondre aux aspirations qui se sont exprimées. Il faudra indiscutablement revenir sur « les mesures d’âge » en rétablissant la retraite à 60 ans. Mais cela ne sera pas suffisant, car il nous faudra poser le vrai débat, celui du montant des pensions ; la situation subie du marché du travail ne permet pas aux salariés de cotiser suffisamment longtemps, il nous faudra donc pour défendre une retraite décente pour tous, revenir sur l’augmentation de la durée de cotisation.
D’autres revendications se sont également fait jour : répartition des richesses par l’augmentation des salaires et par la hausse des impôts pour les riches, plein emploi, lutte contre le chômage et la précarité, protections sociales élargies, services publics de qualité…
Le message est clair : le refus de la rigueur et des politiques d’austérité. Ce n’est pas aux salariés et aux jeunes de payer la crise. Les caisses de l’État sont vides alors que la richesse produite ne cesse d’augmenter. Les solutions existent pour ne pas se contenter d’une politique de gauche au rabais.
Pour que la gauche revienne au pouvoir en 2012, elle devra savoir se rassembler et avoir la volonté politique de dégager les marges de manœuvre pour mener une réelle politique de gauche pour transformer la société.
MJS