Les associations, qui lancent une campagne de sensibilisation intitulée "Cancer et environnement", ont acheté dans des supermarchés de l'Oise et de Paris entre juillet et septembre les denrées alimentaires généralement consommées en quatre repas et un encas en une journée par un enfant d'une dizaine d'années. Ces repas-types, incluant les recommandations officielles – telles que cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau par jour – ainsi que des friandises, ont été examinés par plusieurs laboratoires indépendants en France et en Belgique pour y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.
Le bilan de l'assiette, selon cette étude publiée mercredi, est accablant : cent vingt-huit résidus, quatre-vingt-une substances chimiques, dont quarante-deux sont classées cancérigènes possibles ou probables et cinq substances classées cancérigènes certaines ainsi que trente-sept substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens (PE). "Même si, dans la quasi-totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées, on voit bien dans notre enquête que la réalité de l'exposition des consommateurs aux contaminants possiblement cancérigènes et/ou PE est préoccupante", note l'association.
LE SAUMON, LE PLUS RICHE EN PESTICIDES
Pour le petit-déjeuner, le beurre et le thé au lait contiennent à eux seuls plus d'une dizaine de résidus cancérigènes possibles et trois avérés comme des cancérigènes certains ainsi que près d'une vingtaine de résidus susceptibles de perturber le système hormonal.
La pomme, importée du Brésil, prévue comme encas, présente des traces de six substances chimiques, dont un fongicide pourtant interdit en France. Même chose pour les haricots verts du Kenya, inclus dans le déjeuner, sur lesquels l'étude a détecté des traces d'un insecticide puissant également interdit dans l'Union européenne.
Le steak haché, le thon en boîte, et même la baguette de pain et le chewing-gum, étaient truffés de pesticides et autres substances chimiques. Dans l'eau du robinet les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme. Mais c'est le steak de saumon prévu pour le dîner qui s'est révélé le plus "riche" avec trente-quatre résidus chimiques détectés. Même l'examen de l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n'en était pas exempte.
"COCKTAILS CONTAMINANTS"
Le risque final pour le consommateur de ce "cocktails de contaminants" "est probablement sous-estimé", selon l'étude. Le problème serait-il résolu par un lavage voire un épluchage systématique des fruits et légumes avant consommation ? "Certaines études montrent que ces précautions ne sont pas suffisantes voire qu'elles sont inutiles", a souligné Générations futures. De même,"l'impact de ces résidus dans les aliments conjugué aux autres substances chimiques auxquelles nous sommes exposés tous les jours, par l'air, les cosmétiques, les biocides, n'est pas évalué non plus".
Le but de l'étude "est de faire prendre conscience aux citoyens et aux responsables publics de la part importante que représentent les facteurs de risque environnementaux parmi les causes de cancers et ainsi de les inciter à agir et prendre les mesures qui s'imposent". Le groupement d'associations milite donc pour "l'application du principe de précaution dans l'objectif de diminuer au maximum l'exposition environnementale, et notamment alimentaire, de la population à des substances soupçonnées d'être cancérigènes ou PE" en interdisant notamment"l'usage de pesticides au champ" et l'utilisation de certains additifs.
Source : LEMONDE.FR avec AFP | 01.12.10 |
Pour en savoir plus :
- Lire le détail de l'étude sur le site . L'étude est également disponible en PDF
- Le site de Générations futures (ex-Mouvement pour le droit et le respect des générations futures)
- Le site de la campagne Cancer et environnemen
N.D.L.R
Les zélateurs et autres associés de l'industrie alimentaire répondent à cela : "-Mais l'espérance de vie augmente, c'est donc que nos produits sont excellents !"
Ce que ces bonnes âmes oublient de préciser c'est que le bon critère en la matière c'est l'espérance de vie en bonne santé !
Et savez-vous à partie de quel âge la bonne santé disparaît statistiquement ? 63 ans !
C'est, vous avez dit bizarre ? un an après le nouvel âge légal de départ à la retraite. Et c'est très loin de l'espérance de vie évaluée pour la France à près de 81 ans !
En conclusion il semblerait que l'industrie agroalimentaire ne nous tue pas rapidement, ce qui serait contre-productif, mais à petit feu.
Nous voilà rassurés.
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