d'Amanda Sthers
Plon (octobre 2010)
126 pages
Résumé
Liberace, pianiste de génie, star américaine des années 1960, était-il fou ? A travers une confession fictive, Amanda Sthers lui donne la parole.
Celui qui a bouleversé les Etats-Unis puritains, l’un des premiers morts du sida médiatisés, évoque son parcours, son amitié avec Elvis et Streisand, son enfance, sa mère étouffante, son jumeau
mort-né, ce double qu’il a cherché toute sa vie, cet amant à qui il a fait remodeler le visage pour qu’il lui ressemble trait pour trait avec quarante années de moins et qu’il a fini par jeter à
la rue avec un simple sac-poubelle.
Le roman d’une vie qui ressemble à une superproduction hollywoodienne.
L'auteur
Amanda Sthers est l’auteur de plusieurs romans (Ma place sur la photo, Grasset 2004, Chicken Street, Grasset 2005, Madeleine,
Stock 2007, Keith me, Stock 2008, Les terres saintes, Stock 2010) et de pièces de théâtre (Le vieux juif blonde, Grasset 2006,
Thalasso, 2007). Elle a également réalisé un film, Je vais te manquer, en 2009.
Mon avis
Nouvelle collection chez Plon, dirigée par Amanda Sthers, où des auteurs vont mettre des personnalités sur le divan de la psychanalyse.
C'est avec le titre, Liberace, qu'Amanda Sthers inaugure cette collection.
Liberace était pour moi un illustre inconnu., comme pour nombre d'entre vous je suppose. Très peu connu en France, Wladziu Vantino Liberace, (1919-1987), était une star Outre-Atlantique, un
pianiste de Music -Hall extrêmement médiatisé , à la virtuosité extravagante , vedette de premiers grands spectacles de Las Vegas puis dont les shows télévisés furent de véritables phénomènes. Il
mourut du sida en 1987; devenu une icône gay après sa mort , l'homme au candélabre (son objet fétiche) cacha son homosexualité de son vivant.
Liberace apparaît comme un sujet de choix pour inaugurer cette collection. Venu au monde affublé d'un jumeau mort-né en guise de hochet, rejeté par son père et adulé par une mère envahissante qui ne le quitta pas d'une semelle jusqu'à sa mort et qui ne laissa pas de place à une autre femme dans la vie de son fils, cet "homme au candélabre "poussa le narcissisme jusqu'à faire remodeler le visage de son jeune amant , Scott, afin qu'il lui ressemble. (il finit par le jeter dehors, ce dernier lui faisant par la suite un procès retentissant).Liberace n'assuma jamais son homosexualité et se complut dans son image "d'icône kitsch des ménagères".
J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture qui m'a permis de découvrir ce show-man mégalomane et loufoque qu'était Liberace (qui alla jusqu'à dire qu'il était à l'origine du succès
d'Elvis Presley). Je n'avais pas encore eu l'occasion de lire des ouvrages d'Amanda Sthers; c'est chose faite et son style moderne, dynamique parfois fièvreux , m'a séduite et j'ai très
envie de découvrir ses opus précédents.
Dans la même collection , DaviD Foenkinos allonge Lennon sur le divan (sortie octobre 2010, Plon) que j'ai déjà chroniqué sur ce blog (ICI)
Devraient se prêtrer à cet exercice prochainement: Delphine de Malherbe, Philippe Grimbert et Tatiana de Rosnay
A noter qu'un film réalisé par David Soderbergh avec Michael Douglas et Matt Damon devrait sortir bientôt.
Et je remercie Gilles Paris et les Editions Plon pour cette proposition de lecture