Ce qui peut frapper en premier lieu dans cet anime de 24 épisodes, c’est avant tout la place donné à l’humour, omniprésent. En effet, même s’il demeure assez décalé et appréciable, il ne colle à première vue pas du tout à la véritable ambiance du Shinsengumi, et cela peut se révéler déroutant tant certaines séquences sont diamétralement opposées. On passe ainsi du sérieux au dérisoire en un rien de temps, et en fin de compte on passera beaucoup plus de temps à rigoler devant les facéties de Tetsunosuke qu’à voir des geysers de sang tacher les magnifiques uniformes du Shinsengumi. Les combats se révèlent d’ailleurs vraiment trop peu nombreux pour une série censée être basée sur Les loups de Mibu. Ce n’est que vers la fin de la série que l’action, avec l’attaque de l’auberge Ikedaya, prend vraiment le dessus dans l’histoire. Ainsi, on a l’impression que la série traîne beaucoup trop en longueur dans la première partie de l’anime, mais celle-ci ne demeure néanmoins pas dénuée d’intérêt car elle permet de décrire et comprendre les caractéristiques psychologiques et la mise en place des nombreux personnages et notamment leurs approches de la violence, et notamment Tetsunosuke dont la naïveté et l’innocence va être ébranlée par la cruauté et la violence sanguinaire engendrée par les combats entre le Shinsengumi et les Ishin Shishi.
Mettant en scène une milice historique ayant marqué le Kyoto de l’ère Meiji, le contexte historique du Shinsengumi et de sa guerre contre les opposants au Shogunat demeure assez bien respecté si l’on oublie les trop nombreuses scènes humoristiques intempestives. Les grandes figures que sont les commandants du Shinsengumi ayant réellement existé sont ainsi présentes comme Okita Soji, Hijikata Toshizo, Kondo Isami, Nagakura Shinpachi, Saito Hajime et Sanosuké Harada pour les principaux. Le Choshû n’est toutefois pas en reste avec notamment un Sakamoto Ryôma, complètement relooké pour l’occasion à coups de dreadlocks et lunettes de soleil. Autre date butoir dans l’histoire du Bakufu, l’assaut du ryokan Ikedaya du 5 juin 1864 marquant une victoire historique du Shinsengumi contre les Ishin Shishi, est enfin superbement retranscrite dans les derniers épisodes de l’anime.
Côté graphisme, on a là un style shonen dans la lignée des productions Gonzo assez classique, mais pas pour autant inneficace. Le chara-design est ainsi plutôt réussi dans le sens où les personnages possèdent tous un charisme propre, offrant une galerie de personnalités et de caractères bien trempés. Okita Soji, comme dans de nombreux autres animes ou mangas est encore une fois représenté sous une apparence très efféminée, contrastant avec ses aptitudes innées au combat . Production Gonzo Digimation oblige, l’utilisation de la 3D dans quelques plans est assez intéressante et le rendu est plutôt saisissant sans pour autant demeuré exceptionnel.
Pour ce qui est de la bande-son, on regrettera de ne rien se mettre sous la dent de vériatblement marquant, avec un ensemble de musiques plutôt simplistes. Seules les morceaux de l’opening (You gonna feel) et de l’ending, dans un style plutôt pop rock assez entraînant, parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Coté packaging, l’éditeur Déclic Images propose une version de base se composant de 2 coffrets de 3 DVD comprenant 4 épisodes chacun uniquement en VOST, et dénué de tout bonus. Par la suite, fut édité en 2007 une édition collector intégrale comprenant tous les épisodes de l’anime en VF/VOST, accompagné de nombreux bonus, le tout dans un coffret digipack tout simplement superbe.
Au final, Peace Maker Kurogane se révèle être un anime assez surprenant car très orienté vers le divertissement malgré le contexte historique du Shinsengumi mis en scène. Les épisodes s’enchaînent assez bien, même si parfois certains s’éloignent beaucoup trop de l’intrigue principale, entraînant quelques longueurs.
Avis donc aux fans d’histoires de samurais durant l’ère Meiji, ou tout simplement à ceux cherchant un divertissement distrayant et agréable.
Peace Maker Kurogane
Anime en 24 épisodes
Directeur : Tomohiro Hirata
Scénario : Hiroshi Yamaguchi, Naoko Hasegawa
Chara. design : Akemi Hayashi
Musique : Keiichi Oku
Animation : Gonzo Digimation
Année de production : 2003
Editeur français : Déclic Images
Yahiko
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