Les danois de Volbeat ont la capacité de pouvoir synthétiser 50 années de rock avec une ligne directrice : le metal sous toutes ses formes. Au final, cela donne une œuvre cohérente et personnelle, rare dans ce domaine où les clichés font la loi. « Beyond Hell/Above Heaven » s’avère être une parfaite réussite, probablement le meilleur album du genre cette année, même s’il ne sortira en France qu’au début de l’année 2011. Alors qu’une tournée anglaise avec Entombed vient d’être annulée à cause de la santé défaillante de son leader Michael Poulsen, ce dernier en dit plus sur cet exceptionnel cru qui nous rappelle un peu le Metallica des « Garage Days », ce mélange unique entre punk et NWOBHM.
Que penses-tu des très bonnes réactions que vous avez eues lors de la sortie de votre nouvel album dans certains pays européens ?
Michael Poulsen : Evidemment, tout le monde a envie d’avoir de bonnes réactions. En tout cas, il est très intéressant de voir que certaines d’entre elles ont été au-delà de nos espérances, ce dont nous sommes très fiers. Ce qu’il y a de dur et compliqué à gérer aujourd’hui, c’est que tout le monde veut que le groupe sonne de la même manière que sur le précédent opus et, en même temps, les fans veulent qu’il progresse, qu’il fasse des choses jamais entendues auparavant. Je pense que c’est quelque chose que nous avons réussi à combiner sur « Beyond Hell/Above Heaven ». Nous avons tiré le meilleur de nos précédents albums et ce nouvel opus montre vraiment ce dont est capable Volbeat.
Penses-tu qu’il y a une certaine forme de continuation entre ce disque et le précédent, « Guitar Gangsters And Cadillac Blood », paru en 2008 ?
M.P. : Je suis vraiment fier de chaque album. Je crois qu’il est important que les choses ne soient pas figées mais que tu gardes en tête une certaine ligne directrice. Je pense que c’est ce que Volbeat arrive à faire. Avec « Beyond Hell/Above Heaven », mon idée était de réussir à synthétiser tout ce que nous avons fait auparavant tout en apportant un peu de fraîcheur. Nous avons repris des idées de nos précédentes chansons pour les développer et mettre en place des choses que nous n’avions pas faites auparavant. C’est définitivement un disque où nous avons développé des orientations différentes qui fonctionnent bien entre elles.
Pour beaucoup de personnes, l’une des meilleures prestations de Volbeat cette année a été votre concert au festival Download (Angleterre). Quel effet cela vous fait de jouer devant un public aussi important aujourd’hui ?
M.P. : En fait, tu dois évoluer et ne pas regarder dans le rétroviseur. Comme tout le monde, nous avons commencé à jouer dans des petits clubs pour seulement une quinzaine de personne et, aujourd’hui, nous pouvons nous produire devant plus de 10 000 personnes à travers l’Europe. Nous venons de terminer notre tournée américaine en première partie de Metallica et nous allons jouer en tête d’affiche au cours de l’année 2011 ce qui nous excite beaucoup !
Justement, comment s’est déroulée votre tournée américaine en compagnie de Metallica ?
M.P. : Bien entendu, c’est un rêve qui est devenu réalité. C’est super de savoir que Metallica a choisit Volbeat parce que nous avons joué ensemble en 2007, lorsqu’ils sont venus au Danemark. A cette époque, beaucoup de gens parlaient de Volbeat à Lars Ulrich, c’est comme ça que nous avons été amenés à faire la première partie de Metallica. Puis, Lars est devenu vraiment fan du groupe. Après le concert, il est venu manger à la maison et nous avons passé quelques jours ensemble au cours desquels je me suis rendu compte qu’il connaissait vraiment bien notre musique. Quand il nous a proposé une quinzaine de dates aux Etats-Unis, nous n’avons pas pu refuser. Nous parlions toute la journée avec ces mecs et, à chaque fois que nous allions nous coucher, nous n’en revenions pas. Cela prouve que ça vaut le coup de poursuivre ces rêves et qu’il y aura toujours des gens qui t’aideront à les réaliser. Metallica prend vraiment soin des groupes qui font sa première partie. C’est quelque chose dont je ne me rendais pas compte quand j’étais plus jeune et que j’admirais les posters du groupe. Aujourd’hui, après toutes ces années de galère, le travail de Volbeat a vraiment payé et nous avons été en mesure de réaliser notre rêve en faisant la connaissance de nos idoles.
Sur votre dernier disque, on retrouve des collaborations avec les chanteurs de Kreator, Miland Petrozza, et Napalm Death, Mark Greenway. Quel sentiment gardes-tu de ces sessions ?
M.P. : C’était vraiment motivant d’être avec eux en studio car j’écoute la musique de ces mecs depuis le lycée. Ils font parties des premiers groupes de metal extrême que j’écoutais plus jeune. C’est très bizarre de les voir encore en activité après tant d’années. Aujourd’hui, je peux travailler avec eux parce que j’ai un groupe et qu’ils écoutent ma musique à leur tour. J’en suis vraiment très fier. Miland et Mark ont fait chacun un travail incroyable sur ce disque. C’est mon devoir de leur montrer du respect et mes sources d’inspiration qui puisent dans le metal « old school ».
Si Volbeat devait organiser un festival, quels sont les groupes qui vous programmeriez ?
M.P. : Social Distortion, Manic Street Preachers, Hank Williams III, Metallica et Little Richard !
Si tu devais revenir à l’âge de 15/16 ans et que tu devais te donner un conseil, lequel serait-il ?
M.P. : Je n’en sais rien car tout ce qui m’arrive aujourd’hui est dû à ce que j’ai fait auparavant. Je pense qu’il faut avoir des cicatrices, prendre des coups pour se bouger le cul et essayer d’y arriver. Je crois que tout est lié à l’expérience. Il y a une raison à tout ce que je fais aujourd’hui.
Texte & traduction : Laurent Gilot
Photo : DR
Source : Cygnus of Sonic Shocks
Volbeat, Beyond Hell/Above Heaven (Vertigo/Universal)
Sortie française en janvier 2011
Volbeat, Heaven Nor Hell, videotrailer
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