"On sort égaré de l'aventure. On ne se reconnait plus: mais reconnaître n'a plus de sens. On n'est, très vite qu'un flottement, qu'une suspension d'étrangeté entre des états mal identifiés, entre des douleurs, entre des impuissances, entre des défaillances"
Jours de doute. J'ai pris du recul, oui et maintenant je doute. Je sais que ce que je fais ne me plait pas et quand je vois ces heures passées au travail, je me dis que cela n'a pas de sens. Mais je suis aussi partagée car partir, quitter son poste sans avoir trouvé autre chose c'est pas si facile et en même tant rester pour rester, c'est perdre son temps et repousser le probléme.
C'est vrai que le contexte n'est pas favorable, que quitter un poste dans une période de chômage élevé peut apparaitre comme le caprice d'une fille gâtée. Le confort d'un salaire mensuel pour se nourir et se loger ce n'est pas négligeable mais je sens que si le je ne fais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
J'ai fait un parcours scolaire et universitaire sans trop me poser de questions. Cela n'a pas trop mal marché, j'ai passé un concours pour voir et j'ai été admise. Je n'ai pas choisi mon affectation, et aujourd'hui avec le recul je me demande comme d'autres jeunes diplômés si je ne me suis pas trompée de chemin.
http://eco.rue89.com/2010/11/27/ces-trentenaires-qui-nont-plus-envie-de-se-lever-pour-bosser-177881
Je doute donc, et en même temps comme l'écrit Pierre Zaoui dans "La traversée des catastrophes" "Cet arrêt n'est pas une fin, ni un renoncement. Au contraire, cette pensée obligée de se faire savante, née des orifices de la douleur et de l'impuissance, ne peut se reconnaitre d'elle même qu'aux moments où elle parvient à s'affirmer comme intégralement souveraine... Penser n'est jamais s'arrêter de vivre, mais s'arrêter de vivre, c'est reculer l'espoir de pouvoir sauter deux pas plus loin."
Je doute et ça prend du temps, mais douter c'est aussi cesser cet égarement et choisir pour une fois un chemin qui me donne le sentiment d'avancer.
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