Entre deux coups de pelle, JR nous livre ses impressions sur le dernier week end d’activités dans la NFL.
Bye Bye Gros Albert: Les Skins en ont finalement eu assez d’Albert Haynesworth. Mardi, ils l’ont suspendu pour 4 matchs (la fin de la saison donc) pour conduite nuisible à l’équipe, la même suspension qui avait sorti T.O. de Philadelphie. On se rappelle qu’après avoir manqué les entraînements obligatoires de juin, Albert avait été incapable de passer son test de conditionnement physique au camp des Redskins cet été. Ce test consistait à courir 300 verges (6 x 50 verges) en moins de 70 secondes et de « rééditer l’exploit » 3 minutes plus tard en moins de 74 secondes. Pas tout à fait un entraînement de boxeur mettons… Depuis, Haynesworth continue de bouder, de refuser de jouer dans le schéma défensif des Skins en plus d’arriver en retard aux meetings et pratiques. Celui qui avait déclaré : « You’re not going to remember Albert Haynesworth as a bust » le jour où il a signé son contrat de 100 millions n’aura donc même pas fait 2 ans avec Washington. Haynesworth, dont le but avoué est d’être considéré le meilleur tackle de l’histoire (bonne chance!) devra donc être échangé/libéré durant l’hiver, ce qui risque d’être encore plus ardu que sa course estivale. Le gars s’est bâti une bien mauvaise réputation, surtout auprès de ses pairs.
Après avoir fessé sur le gros Albert comme il se doit, regardons maintenant le cas de son futur ancien coach. Le Mike Shanahan des deux Super Bowls de Denver semble très, très loin. Sa gestion du cas Haynesworth aura été un échec et après des débuts prometteurs, son équipe s’est effondrée et ne semble même plus compétitionner. Le point tournant de la saison des Skins est survenu à Détroit quand Shanahan a cloué Donavan McNabb au banc, ce qui pourrait s’expliquer s’il ne l’avait pas remplacé par Rex Grossman. En plus, Shanny a fait passer une audition à JaMarcus Russel la semaine suivante. McNabb est tout sauf un Haynesworth, donc il n’a pas fait de vagues, mais depuis cet incident, Washington est 1-3 et leur seule victoire fut acquise contre un des rares clubs plus dysfonctionnel qu’eux, soit les Titans du Tennessee. Comme quoi embaucher des vieux coaches au CV bien garni n’est pas un gage de succès.
Il n’y a qu’un Belichick: Vous souvenez-vous de Kevin Stevens? Il a récolté 2 saisons de 50 buts au début des années 90 avec les Pingouins de Pittsburgh. Puis il a été échangé aux Bruins et n’a marqué que 78 buts en 7 saisons. Faut dire qu’à Pittsburgh, il jouait avec un certain Mario Lemieux… Il semble que le génie ne se partage pas, car Lemieux lui, n’a pas trop ralenti malgré la perte de son ailier. La même chose s’applique au football et aux Bill Belichick Wannabes dont un des représentants les plus désagréables a été congédié à Denver lundi. Josh McDaniels ajoute son nom à une longue liste d’entraîneurs engagés pour recréer la magie du Wild Bill qui ont été incapables de copier l’original qui garde ses secrets bien cachés de le capuchon de son coton ouaté. Eric Mangini et Romeo Crennel n’ont rien cassé comme coaches dans la grosse ligue, tandis que le passage de Charlie Weis à Notre-Dame n’a pas permis à l’université de retrouver sa gloire d’antan. Et ce n’est pas nouveau, Jim Schwartz (4-22 avec Détroit), Nick Saban (qui s’est couvert de ridicule lors de son passage à Miami) et l’anonyme Al Groh (Jets 2000) ont servi sous Belichick lors de ses années à Cleveland et n’ont pas connu de succès comme entraîneur chef dans la NFL. Bizarrement, c’est dans la CFL (John Hufnagel des Stampeders) qu’on trouve le protégé de Belichick abattant le meilleur boulot sur les lignes de côté.
Les disciples de Belicheat s’en tirent beaucoup mieux au poste de directeur gérant, alors que Scott Pioli (KC), Mike Tannenbaum (Jets), le canadien Thomas Dimitroff (Atlanta) et le génial Ozzie Newsome (Baltimore) ont tous servi sous l’entraîneur des Pats à un moment ou l’autre de leur carrière. Pour les entraîneurs, on suggère plutôt de fouiller dans la filière laissée par Mike Holmgren qui a, entre autres, formé Andy Reid et Jon Gruden. De toute façon, parlez-en aux Jets, il n’y a qu’un seul Bill Belichick!!
Parade de mode rétro: Wow, les dirigeants des Packers sont allés fouiller profondément dans le grenier pour nous sortir cet uniforme-là. Il s’agit en fait de l’uniforme porté par le Pack en 1929. Un casque brun, des culottes beiges avec du bleu et des numéros dans un rond jaune, plutôt laid…Une question : 1929, ce n’était pas l’année de la grande dépression ça?? Oui, et ça paraît! En fait, l’uniforme correspond à celui porté par la concession du Wisconsin lors de la conquête de son premier championnat de la NFL, une excuse que le CH n’avait même pas lorsqu’ils ont ressorti les chandails de barbier lors du centenaire. Remarquez qu’en termes d’horreur, les Packers sont encore loin des Broncos!! Avec tout cela, le bleu poudre des Chargers et le orange popsicle perdant des Bucs aussi portés durant le week end sont presque passés inaperçus.
La fin de Brett, tome 824 : Brett Favre est revenu au jeu cette saison, en grande partie pour que la dernière image que nous ayons de lui ne soit pas cette interception dramatique en finale d’association contre les Saints. Maintenant la question qui se pose est: est-ce que cette image sera la dernière du vieux Brett dans la NFL? Après la cheville, le pied, le menton et le coude, c’est maintenant l’épaule qui fait souffrir le vétéran qui devrait néanmoins débuter un 298e match consécutif selon les échos en provenance du Minnesota. Et pour cause, car en regardant de plus près le boulot accompli par Tavaris Jackson en remplacement du numéro 4 dimanche dernier, il ne faudra pas commettre l’erreur de confondre Jackson avec un QB digne de la NFL. Il a lancé 3 interceptions, poursuivant la triste tradition de son mentor cette année. Il aurait du en lancer une 4e, mais Sidney Rice a réussi un superbe effort individuel pour transformer un ballon trop court en catch simultané comptant pour un TD. Rice a aussi dû plonger pour saisir une passe imprécise de Jackson sur l’autre majeur crédité au QB substitut. Favre est mauvais cette saison et aurait clairement dû se retirer l’an dernier, mais Jackson est encore pire. Si les Vikings croient encore en leurs chances à 5-7, ils doivent prier pour la guérison du Brett, mais surtout espérer que Rice et Adrian Peterson continuent de transporter leur attaque comme ils l’ont fait dimanche dernier.
Le guts de Payton : L’entraîneur des champions du Super Bowl, Sean Payton ne manque pas de guts, c’est connu. Qu’on ce rappelle seulement cette décision lors du gros match l’an dernier. Et ça a encore payé dimanche quand sa décision d’y aller sur un 4 et 2 contre les Bengals sur la dernière drive du match lui a souri lorsque Pat Sims a commis une infraction dans la zone centrale pour donner le premier jeu, et l’éventuel touché gagnant aux Saints. Mais la ligne est mince entre être le génie et le bouc émissaire. Car si Cincy arrête NO sur ce jeu et gagne le match (enlevant du même coup tous espoirs réalistes de titre de section aux Saints), Payton devrait aujourd’hui répondre aux questions de ne pas avoir tenté le placement pour aller en prolongation. Sauf que les Saints ont livré la marchandise (encore) et sont de retour parmi les puissances de la ligue. C’est l’inverse à Cincy qui a trouvé une nouvelle façon de perdre dans une saison où ils se sont plutôt distingués à cet égard. Marvin Lewis a fait preuve du même guts que Payton vers la fin du 2e quart, tentant de convertir un 4e jeu et des poussières à la porte des buts des Saints plutôt que de prendre un 3 points facile. Mais les Bengals étant les Bengals, ils ont lamentablement échoué leur tentative. Les 2 coachs ont pris la même décision, mais un est adulé et l’autre sera probablement sans emploi en janvier…
Le bandwagon qui grossit : Pas le choix de parler des Pats qui ont sacré une rince mémorable aux Jets lundi soir. Évidemment, les DEUX clubs ne sont pas distants de 42 points. New York en avait une mauvaise dans le système et les Pats ont encore voulu lancer un message en gonflant le pointage. Sauf qu’on sent que l’aura des Pats, celle qui fait peur aux autres clubs et qui les fait choker, revient à toute vitesse dans le Massachussetts. Au cours du dernier mois, l’Empire du Mal version NFL a remporté ses quatre matchs, dont deux massacres contre des adversaires de fort calibre (Pittsburgh et New York). En bon «Pats-Hater», je dois avouer avoir été très heureux d’avoir passé une bonne partie de ma soirée à pelleter de la neige lorsque je vu le score en ouvrant la télé! J’espère qu’ils annoncent une méchante tempête pour le Super Bowl!!! Mention honorable aux Steelers également pour la victoire durement acquise contre les Ravens dans un match typique de ce qu’offrent ces deux équipes depuis quelques années.
La balloune qui dégonfle : J’aime bien ce que font les Bucs cette saison, mais force est d’admettre que la défaite contre Atlanta ce dimanche fait extrêmement mal. Au sens propre avec la perte de Talib et du centre Jeff Faine, mais surtout dans la course aux séries ou T Bay se retrouve maintenant à 3 matchs des Falcons au sommet de la division et devancés par les Saints, les Packers et les Giants dans la course au meilleur deuxième. Ils affronteront 3 piochons (Washington, Détroit et Seattle) au cours des prochaines semaines, donc ils peuvent toujours espérer que leur dernier rendez-vous de la saison contre les Saints au SuperDome veuille dire quelque chose, mais ça risque d’être trop peu pour eux cette saison. Et dire qu’une équipe de la NFC Ouest fera les séries. Vivement un système de crossover semblable à celui en vigueur dans la CFL pour contrer cette mauvaise farce.