Ah, les zeureux zazards !

Publié le 07 décembre 2010 par Tudry

Tirs croisés d'une émission radiodiffusée et de la découverte d'un petit livre qui se propose de « prouver » l'évolution et la sélection naturelle par des exemples tirés du « quotidien ». La quatrième de couverture dénonçant le fait que ces faits scientifiques étaient « loin d'être admis par le plus grand nombre ». Curieux ? Vraiment, quand on sait que ces théories sont assénées, martelées dès l'école primaire ! Faut-il en repasser une couche; l'auteur douterait-il des possibilités d'assimilation du public français ? Que signifie alors selon lui le succès de tous ces documentaires sur les « origines » de la Terre, de l'homme ... ? L'ignominieuse et crasse superstition religieuse n'aurait-elle pas été suffisamment bien extirpé, n'aurait-elle pas été proprement lessivé ?

J'aurais beau fouiller dans le rayonnage scientifique de la boutique, lieu de la-dites découverte, je ne trouverais aucun ouvrage qui présenterait, ne serait-ce qu'une minime et, simplement scientifique, remise en cause de ce que l'Auteur présente comme un « fait » et qu'il estime être en danger !

Curieux ?

Non, nos actuelles sociétés occidentales sont encore et toujours accrochées aux vieilles lunes darwiniennes, seulement, elles n'en font plus un combat d'avant-garde ! Elles peuvent bien battre en brèche les prétentions des religions sur d'autres terrains ! L'idéologie d'un progrès comme marche en avant toujours joyeuse, elle, a du plomb dans l'aile alors on fait un peu l'impasse sur ce qui la sous-tend ... Ainsi, est-il entendu que, d'une certaine manière, les « immortels » principes de la sélection naturelle sont revus à la baisse, adoucis. Ils n'en demeurent pas moins présents sous des formes moins évidentes. Pas d'inquiétude, cher auteur, le nihilisme possède la capacité de se néantiser et même, dans cet infini processus, de s'affirmer en se niant !

L'humanisme athée rejetant Dieu, Adam et le Christ pour acclamer le singe, la nature et les zeureux zazards des lois biologiques, n'a pas osé aller au bout du bout de ses présupposés idéologiques; pas encore. Néanmoins, en cessant de se cacher derrière son petit doigt ne peut-on pas voir que l'hygiènisme et l'eugénisme ne cessent d'être présents ? Que ce soit en « creux », en négatif ne change rien à l'affaire.

Bien au contraire.

 La néantisation des mots c'est la mise en action négative des affirmations positives du nominalisme. La néantisation c'est une « kénose » invertie

Le vide, le nihil, ne peut s'exprimer et n'a rien a exprimer, quand bien même se retournerait-il sur lui-même; mais, il peut creuser son vide et en augmenter la centralité dans le monde qui, sans cela, lui échapperait. Le nihil évide les mots de leur sens-essence, il bâtit des constructions déconstructrices, des structures déstructurantes. Il « singe » le Verbe par le verbe, le verbiage ... Le nihil n'anéantit pas uniquement, non il nie, il se fait négation négative, il singe jusqu'à l'apophatisme ...

Le dépassement inclusif, donc transfigurant, qui s'opère par la Grâce de l'Esprit dans la synergie divino-humaine, se fait plus ardu si le sens n'est plus. Si l'absurdité retournée en valeur positive règne en semant partout relativisme et confusionnisme alors le roc, point stable duquel on s'élève, devient sable, atomisation ...

Comment, dès lors, accueillir l'Autre si son visage s'atomise en multiples particules égotiques qui, toutes, affirment leur propres vérités et leur unique unicité ? "Je ne suis plus que surface mais JE m'affrime car JE me possède..."

Le Verbe pré-éternel a accepté, Lui, le conditionnement, la nature humaine blessée, chutée, ses conditions propres de développements, d'expression, Il les a acceptés. Nous les refusons. Les conditions, les conditionnements de l'humanité adamique nous les éparpillons, nous les divisons infiniment. Nous désintégrons le point d'appui unique de la possible épectase.

« Les choses invisibles de Dieu sont perçues par l'intellect à partir des faits depuis la création du monde. » (saint Maxime, voir l'Apôtre, Romains, 1:20)

Les choix philo-scientifiques de notre part d'humanité ont annihilé la trace de cette possibilité dans nos esprits, dans nos âmes, dans nos corps même. Les « zeureux zazards » des lois biologiques, le déterminisme (même conceptuellement amoindri aujourd'hui) qu'elles supposent, la sélection naturelle font de nos organismes, de nos corps, la cause de l'âme, de nos êtres; non des « machines » (comme d'aucuns l'ont cru ou souhaité) mais des « automates biologiques ». Et pourtant, plus nos contemporains acquiescent à cela plus ils moquent l'astrologie, pourtant ancêtre de ce déterminisme, inversion quand tu nous tient !

 « Là où il y a nécessité il ne saurait y avoir de vertu. » saint Jean Damascène.

 Mais, il est vrai que « vertu » n'est plus un mot ni même un concept très à la mode ... ou plutôt l'a-t-on fait passer sur un autre « mode » ...(nous y reviendrons ailleurs ...)

La machine est un piège, le grec « automaton » signifie lui : « hasard ».

Automates biologiques soumis primitivement aux « lois » de la nature, nous serions encore sous leurs jougs mais, pour en amoindrir les désavantages, nous aurions rationnellement inventés codes, lois et morales humaines, puis « humanistes » ...

Par effet de « miroir » les lois humaines peuvent, elles aussi, évoluer et, ce qui fut cru, par tous hier et sanctionné par la loi, peut être, demain, renié et remplacé, au pied levé, par son absolu contraire qui sera proclamé « vérité unique et inaltérable » quand bien même, aux yeux de tous, la nouveauté contredit ouvertement l'ancienne loi non abrogée.

Voilà où les deux « découvertes » se rejoignent : quelques jours avant la lecture diagonale du dit bouquin, une émission sur « l'homoparentalité » se laissait entendre à la radio. Emission suscitée, précisément, par le débat autour de la législation.

Tout d'abord, petite digression : le terme même, encore un oxymore ! Parentalité, un néologisme ! Bon, d'accord, certaines notions, « nouvelles » ou déficitaires lexicalement, je n'en disconviendrais pas, peuvent en avoir besoin mais, « homo-parentalité » ? La « parenté du même », n'est-ce pas une impossibilité dans les termes, précisément par cette « espèce animale évoluée » qu'est l'homme, à moins, à moins que les lois de la cité ne viennent à remplacer les lois de nature (et non plus seulement en alléger le poids) ?

D'un strict point de vue darwinien, l'homosexualité, n'est-elle pas une anomalie biologique qui devrait entrainer dans « l'état de nature », une sélection et une « réparation » en vue de sa disparition ? Certains spécialistes, que l'on entend assez peu, semblaient oser dire, il y a quelques années, qu'une brisure génétique chez la mère serait à l'origine de cette « différence ». On ne semble pas leur avoir laissé beaucoup d'espace d'expression. Curieux ? Voilà qui colle pourtant assez bien à l'enthousiasme génétique et biologique actuel. Et voilà aussi qui exonère les homosexuels de siècles d'une honte imposée, de misère, de dégout de soi ou même d'auto-justification, voilà qui devrait faire cesser la condamnation de « péché », de débauche et j'en passe ! Voilà qui devrait remettre en place tous ceux qui faisaient violence pour cause de singularité, de « déviance » !

Mais, ceci reste sous le boisseaux ! Pourquoi (naïvement) ? Parce que si l'on accepte cette idée et qu'on la développe, il faudra bien, puisque, pour le bien de l'humanité, on désire soigner génétiquement le bébé humain dans l'oeuf, il faudra bien admettre que nos pratiques « humanistes » planquent derrière une fausse idée du bien une philosophie « eugéniste » que tout le monde c'est efforcé de faire semblant de croire éteinte depuis des lustres ...

Avec les bases darwinistes, au lieu d'adoucir la loi de « nature » les lois humaines lui emboitent le pas ...

Un paradoxe ? Cet effort à valoriser, par la loi, les « droits » des homosexuel(le)s à être comme « tout le monde », leur « droits » à passer outre les « lois naturelles », bases du darwinisme, et cette perspective d'une science génétique eugéniste qui réparerait les causes biologiques de cette différence ? Non !

Par deux extrémités différentes on peut tirer vers le même point.

Cette reconnaissance législative des différences, plus exactement d'un « droit à la différence » n'est pas une reconnaissance aimante en vue d'une communion mais un appui durcissant à la division atomique. Et, dans l'inversion, toujours, ce « droit » vise en définitive, malgré les apparences, une uniformisation : atomisation particulariste des individus qui, par force de loi, doivent,néanmoins tendre vers un modèle uniforme idéalisé.

On constatera, amusés peut-être, qu'il en est de même avec les obèses ! Législation anti-discrimination et communication hygiéniste ! Dans le même temps : respect contraignant de la différence et recherche de la raréfaction de la dites différence en mode hygiéniste. La néantisation des mots avance et ankylose toute pensée ... On n'ose plus ! Alors nous avons « droit » à des énormités comme épidémie au sujet de l'obésité, puis à « diversité corporelle » pour ne pas discriminer ! On parle, dans le cas de l'homoparentalité, de « projet d'enfant » puis de la « légitimité » que ces enfants (projets concrétisés) doivent trouver ! Ce langage, ce langage monstrueux, outil déformant, informe vecteur de l'avancée à reculons vers le vide !

Le Verbe c'est approprié « intimement les choses humaines par sa chair sacrée » (saint Jean Damascène) ... toujours Il le fait, la voie est ouverte à tous ceux qui ne la refuse pas ! « Intimement »  vous dit-on ! Y a-t-il acte plus singulier et plus fort ! Nos législations, nos langages épuisés d'eux-mêmes, que nos épuisons par notre pensée de plus en plus étroite, ne pourront rien y faire ... « Intimement » vous dit-on ! Et c'est bien cela qui blesse la pudibonderie naturaliste et rationaliste ! Qu'en chacun de nous, qu'en chaque « hypostase » humaine (qui ne se peut confondre réellement avec l'individu-atome) patiente un intime qui nous soit plus intimement lié que nous mêmes, un intime qui infiniment nous aime plus que nous ne nous aimons, plus que nos particularismes que nous chérissons tant, plus que nos péchés que nous aimons tant, que nos faiblesses, nos fautes, nos chutes, nos « passions » ...

Certes, certes l'Eglise, en tant « qu'institution » ne s'est pas conduite de façon bien charitable envers les homosexuel(le)s ! Evidemment ceci pose question ou problème si l'accent est mis sur la seule « orientation sexuelle » (quelle euphémisme tout de même) ! Alors que, en tant qu'hypostase humaine, membre du Corps, nous est-il demandé quelque chose à ce sujet ? Les hétérosexuels qui seraient dépendant du sexe, les « sensuels » sont-ils bannis, sont-ils condamnés en tant que tels ? Et les autres, nous tous, avec tous nos phantasmes « miséreux » ou puérils ... est-ce que quelque chose nous est refusé ? Non ! Osons le dire, non si nous confessons nos péchés, non si nous reconnaissons que face à Notre Dieu nous sommes les premiers des pécheurs ? Le Christ est-il venu pour les « biens-portants » ? Non ! Encore non ! Pour les malades ! Et tous nous le sommes !

« Il n'est pas un seul juste, pas un seul ! »

Ce que nous nommons "orientation sexuelle" est une conséquence de la chute, quelqu'elle soit ! Non pas l'origine de la faute, mais uniquement une conséquence. Conséquence conçue tout d'abord comme seul vecteur de perpétuation de l'espèce, en cela, dans un optique déjà "darwinienne" l'homosexualité était une menace. Mais le Christ nous permets, par l'amour, par la Grâce de dépasser ce fait "biologique".

Selon les termes de saint Maxime l'homme devait, selon le Plan divin, opérer en lui-même par une série de synthèses de plus en plus larges.

"Le Chist réalisé l'unité de l'homme en supprimant mystérieusement par l'Esprit la différence du maculin et du féminin et en constituant en l'un et l'autre le logos de nature, libre des particularités qui tiennent aux passions." saint Maxime le Confesseur

 Ainsi la solution ne sera jamais dans ces tentatives législatives et quasi totalitaires d'imposer une fausse normalité, une « fausse » moralité (en remplacement d'une autre devenue odieuse !).

Avortement, hygiénisme, culte de la "bonne" santé, discrimination positive, homoparentalité, génie génétique, euthanasie... La politique de respect des différences apparaît inversement comme un vecteur de l'effacement, de l'arrasement de toutes les différences véritables, toutes celles qui ne prêtent pas le flanc à la législation.

 Un autre livre qui va dans le sens de celui dont j'ai oublié le titre, et qui, bien qu'intéressant, déplore paradoxalement une "perte d'influence" de la science ... Un beau chant en l'honneur de l'idôle du "fait acquis" ! Toutefois, entendu à la radio, l'Auteur cite nombre de "faits" scientifiques ... mais pas l'évolution qui, pourtant, n'est pas "discutable" ... ! Qui a dit "obscurantiste" ?

 Note 31/10/2008 : lu aujourd'hui : une courte note annonce que l'Eglise Catholique de Rome va avoir recours à des « tests psychologique » afin d'écarter d'éventuels candidats à la prêtrise. En l'occurrence éviter d'ordonner prêtres des homosexuels ! Ceci sous prétexte de « lutter » contre la pédophilie qui empoisonne l'existence de l'Eglise Catholique depuis « quelques » temps ! Ainsi, réjouissons-nous amis laïcistes l'Eglise se met aux normes de la société « civile » et pratique la discrimination. Vivement qu'on puisse repérer facilement et génétiquement tous les « déviants », mais uniquement pour faire le « bien », uniquement ! La confusion homosexuel – pédophile est assez grave et navrante, l'intention peut être louable mais certainement négative, et surement vouée à l'échec. Et puis, je croyais les prêtres catholiques voués à la chasteté ?