Critique en avant-première : Easy A (par Jango)

Synopsis :
Une étudiante "accusée" d'avoir perdu sa virginité, se sert de la rumeur pour devenir populaire: elle se fait ainsi passer pour la "garce" de sa fac.

Critique :
Programmé à fin janvier il fut un temps, Easy A s’est vu tout récemment sortir du calendrier et repoussé à une date inconnue. Comprendre par-là que le film deviendra très probablement un direct-to-dvd à moins que Sony ne décide de lui réaffecter quelques salles d'ici là. Mais une déprogrammation n’est jamais synonyme de navet. Easy A, sans être un chef d’œuvre de la comédie US se révèle être une très agréable surprise dont le succès se résume à un nom : Emma Stone.
L’ex de Zombieland et de Superbad, mais aussi future Gwen Stacy dans le reboot de Spiderman porte sur ses frêles épaules l’ensemble du film avec une assurance et un bagout à faire pâlir les actrices de sa génération. Le scénario qui aurait pu donner un film casse-guelle (il suffit de l’imaginer dans les mains d’une équipe moins talentueuse) fonctionne à la perfection, sans jamais tomber dans la vulgarité ni la blague facile. Il raconte l’histoire d’Olive, l’une des dernières ados encore vierge de son lycée. Mais lorsque l’occasion se présente à elle d’étonner sa meilleure amie (dont le physique évoque sans mal une expérience plus importante dans le domaine sexuel), elle n’hésitera pas à mentir sans retenue sur ses ébats nocturnes. Manque de bol, la génération Y est plutôt rapide dans la transmission d’information et c’est ainsi que naîtra la rumeur de la plus grande « s*l*p* » du lycée. Fort de cette réputation qui lui vaudra de se mettre tout le monde à dos, Olive ira jusqu'à porter un grand A rouge sur ses vêtements, à l'instar de l'héroïne de «La lettre écarlate».
Jouant de cette image acquise sur la déformation progressive de l’info, Olive dont la chatche est directement héritée de ses parents on ne peut plus cool (délicieusement interprétés par Stanley Tucci et Patricia Clarke) va devenir une dépucelleuse professionnelle dont la meilleure arme est le on-dit.

L’intérêt principal du film réside dans l’évolution du personnage que campe Emma Stone. Une ado éminemment sympathique, bien éloignée du cliché de la fille la plus sexy du lycée. Sa répartie et son intelligence somme toute supérieure nous permettent de savourer de nombreux échanges verbaux  incisifs, que ce soit avec ses camarades de classes ou avec le corps enseignant : Thomas Haden Church (Sandman dans Spider-Man 3) et Lisa Kudrow. Cet environnement direct permet au scénariste et au réalisateur de traiter de manière satirique les groupes chrétiens lycéens un peu trop intolérants, dont l’objectif principal réside en l’écoute des volontés de Jésus tout et en rejetant toutes les personnes différentes ou considérées comme malsaines. Un sujet déjà (et mieux) abordé dans le très bon « Saved » avec Jena Malone et Macaulay Culkin, mais qui n’enlève rien au plaisir que peut provoquer ce type d'humour très cynique. 
La mise en scène ne révolutionne cependant jamais le genre et Easy A subira même un ralentissement dommageable à la moitié pour repartir vers le final inévitable et un peu trop prévisible pour un film qui aurait gagné a sortir davantage des sentiers battus.  Sans être comparable à un « Juno » ou au plus récent « (500) jours ensemble », cette sympathique comédie romantique teenage aborde les thématiques récurrentes du genre mais par des approches plus modernes et plus en phase avec les problématiques actuelles. Emma Stone peut être fier de sa prestation, elle permet  au film de dégager une empathie quasi immédiate pour un chouette et pertinent moment même si relativement classique.

Sortie officielle française : inconnue