Saison 10, Episode 10 sur 22
Diffusion vo : The CW – 3 décembre 2010
Clark se retrouve projeté dans un monde parallèle où il prend la place de Clark Luthor.
Luthor … Un nom qui fait frémir. A la vue du titre de l’épisode, on pouvait supposer beaucoup de choses et l’épisode arrive à agréablement surprendre sur ce point. La question de Lutessa Luthor est annexe et on évite la problématique Lex et ses clones. Ouf. Non, le héros du jour est Lionel Luthor et son fils adoptif Clark Luthor qu’il a trouvé dans un champ de ma¨s suite à la pluie de météorites sur Smallville. On est donc en plein univers alternatif et en plein « elseworld » comme on dirait chez DC Comics. Les elseworlds sont des mondes parallèles qui explorent ce qu’il serait advenu si un détail avait changé dans le passé.
Il est très intéressant de voir comment Clark a évolué sous l’égide de Lionel plutôt que de Jonathan Kent. Et c’est très agréable de voir que l’épisode n’hésite pas à aller assez loin dans le coté salaud de ce Clark qui veut faire couler le sang avec son déjeuner, qui couche avec sa soeur Tess, qui a tué son frère Lex, planifie la conquête d’un monde parallèle et qui frappe sans hésiter Lois. Et cerise sur le gateau, Tom Welling est très bon dans ce Clark dépravé.
D’ailleurs, globalement, tout le casting est bon dans cette version parallèle, cette Terre-2 comme la nomme (à tort, cf plus bas) Lois. Tiens, puisqu’on est sur Lois (oui, je fantasme un peu là en disant cela), Erica Durance livre une bonne prestation. On a deux Lois simillaire mais le jeu de Erica fait qu’on les différencie parfaitement, et pas juste en raison de sa coupe de cheveux (que je n’aime pas dans sa version Terre 2). Tout en subtilité pour l’ex journaliste du Daily Planet devenu LuthorCorp Media. C’est moins réussi pour Justin Hartley qui ne parait pas très à l’aise avec son Oliver Quinn chef de la résistance. Il livre une prestation honnête mais loin d’être inoubliable.
La vraie bonne surprise est pour Cassidy Freeman qui est excellente en Tess Luthor et qui la rend immédiatement sympathique avec son histoire et ce n’était pas gagné avec sa première scène de dépravée qui veut culbuter son frère pour faire chier papounet.
Et en parlant de papounet, quel plaisir de revoir John Glover. Il est parfait et s’éclate dans ce Lionel version Terre 2. Un vrai régal de le voir jouer ce rôle. J’ai adoré.
On est donc sur Terre-2, une version parallèle de notre bonne vieille Terre à nous. Un seul détail change et cela affecte profondément tout l’univers. Avoir été élevé par Lionel confère aucune limite à Clark qui endosse le costume de Ultraman pour terroriser la ville qui est bien moins acceuillante. Mais toute l’intrigue principale repose avant tout sur le coté dysfonctionnel de la famille Luthor, et établit Lionel comme la cause première de tous les problèmes de la famille. C’est lui qui a fait de Clark un monstre tout en se faisant intouchable par ses enfants. Car même si Clark n’a aucune limite, il ne cherche pas à éliminer son père. Il préfère se rendre dans une autre dimension plutôt que de tuer son père pour s’approprier sa dimension d’origine. Lionel a réussi à instaurer une forme de dépendance envers lui. Notre Lex l’avait déjà démontré dans notre dimension, Clark le démontre ici et cela est renforcé également par Tess que Lionel a traité comme de la merde mais elle ne souhaite qu’une chose, qu’il l’aime. Elle recherche l’amour paternel de Lionel envers et contre tout ce qu’il lui a fait ou lui fait subir.
Et l’épisode développe bien à travers cela la question de l’héritage familliale. Est-on ce qu’on est en raison du sang qui coule dans nos veines ou en raison de l’environnement dans lequel on a grandit ? (Et je vais dire que la croissance est forte et régulière avec un environnement constitué de Brandy et Mandy !) C’est peut-être le seul regret que me laisse l’épisode. Il prend trop le parti de la cause environnementale pour expliquer le comportement des enfants, sans tenir compte du sang. Certes, il est la cause majeure de l’évolution d’un homme mais l’hérédité reste tout de même présente dans une moindre mesure. Or là, seul l’environnement est pris en compte et s’auto contredit. Parce que dans ce cas-là, si l’environnement construit la personnalité de l’enfant, notre Clark devrait aujourd’hui forcer Lois à rester à la maison pour faire la cuisine et le ménage, Jonathan style quoi.
Mais cette prise de position était tout de même nécessaire pour l’histoire de Tess. Il fallait absolument la garder dans le camp des gentils en quelque sorte et donc lui rappeler qu’elle n’est pas comme son père. Globalement, cela permet à Tess d’acquérir une grosse dimension. Je n’ai jamais été super fan du personnage mais je trouve qu’il gagne énormément de profondeur cette saison, et notamment au travers de cet épisode. On ressent bien toute la dualité de ce personnage qui a du se forger une carapace et s’affirmer comme une femme forte pour survivre aux épreuves que la vie lui a infligé mais dan le même temps, elle est extrêmement fragile et recherche l’amour et l’approbation des autres, comme on peut le voir au début de l’épisode quand son passé dont elle a honte et ses actions refont surface au laboratoire Cadmus. Je suis vraiment heureux du développement de Tess cette saison. COntinuez comme ça mesdames et messieurs les scénaristes.
Comme je le disais plus haut, Lois nomme à tort cette terre parallèle Terre-2. En effet, dans la continuité papier de DC, la Terre-2 correspond aux héros du Golden Age des comics, à savoir les premières versions des héros datant d’avant 1954 et l’arrivée du SIlver Age avec le numéro 1 de Flash. C’est à ce moment-là que les super héros DC ont gagné leur lettres de noblesse et leur succès grâce à un reboot des héros et de leurs histoires/origines/capacités. Mais les premières versions n’ont pas été « effacé » et il a donc été décidé de les regrouper dans un même univers, différent du notre et auquel il a été donné le nom de Terre-2 pour ne pas confondre les différentes versions. Pour résumer ce Superman de la Terre-2, c’est Clark Kent, journaliste au Daily Star et plus tard Editeur en chef. En tant que Superman, il est membre de la Société de justice. Il épousera Lois Lane et a eux deux, ils s’occuperont de Powergirl qui est la cousine de Clark longtemps perdue dans l’espace après l’explosion de Krypton. Lors de Crisis on infinite earths en 1985 (dont le but était de remettre à plat le problème et la loudeur des différentes dimensions dans la continuité, ce qui avait tendance à perdre les lecteurs et fermer l’univers DC aux nouveaux), la Terre-2 fut supprimée mais Kal-L (c’est ainsi qu’il se nomme en kryptonien) a trouvé refuge avec Lois dans une bulle hors du temps paradisiaque de laquel il a pu observé l’évolution des héros de notre Terre et ce qu’il a vu ne lui a pas plu et cela est une des clés de Infinite Crisis publiée en 2005.
Quand à Ultraman, il existe bien. Il y a même plusieurs Ultraman qui ont été utilisé tout au long des années. Le point commun est que Ultraman est la version maléfique de Superman. La version la plus courante et utilisée: Ultraman vit dans une dimension qui est l’opposé de la notre. Les héros de chez nous sont des méchants là-bas et font régner le mal et inversement pour les méchants de chez nous qui sont des héros là-bas. Ultraman est donc la version maléfique de Superman. Il fait partie du CSA, le Crime Syndicate of America avec PowerRing (Green Lantern maléfique) Owlman (Batman maléfique), Superwoman (Wonder Woman maléfique ou une combinaison de Lois Lane et Wonder Woman maléfiques, à ne pas confondre avec la version Superwoman où notre Lois ou une Lois gentille dans une autre dimension, acquiert les pouvoirs de Superman d’une façon ou d’une autre ou encore la version Mxyzptlk de Superwoman qui est en fait Superman mais dans une dimension où les personnages sont les mêmes mais de l’autre sexe (Louis Lane, Jenny Olsen, Penny White, …) ou encore 5 autres Superwoman) et Jonnhy Quick (le Flash maléfique).
Généralement, le CSA se trouve sur la Terre-3. Il s’oppose assez régulièrement à la JLA dans les comics vu que le CSA ne supporte pas qu’il existe des versions « gentilles » d’eux-même et veulent donc les éliminer.
Le CSA des comics est différent de celui vu dans la dessin animé « la ligue des justiciers » où un épisode voit débarquer des versions alternatives des héros qui paraissent méchantes mais en fait, ce sont simplement des versions qui ont décidé de mettre fin au crime par la manière forte.
Oui, c’est assez compliqué et j’espère avoir été assez clair à défaut d’avoir été exhaustif, ce qui m’aurait pris trois plombes. Et je regette aussi que l’univers où Clark déboule ne possédait pas des versions négatives dautres héros, notament Green Arrow. Ca aurait été fun d’avoir Lois en Superwoman tout en cuir et dominatrice par exemple. De toute façon, Erica Durance en cuir, c’est toujours fun.
Un excellent épisode prenant et très bien écrit et interprété. De l’action et de la réflexion au menu, le tout sans se prendre la tête. De l’excellent boulot qui pense même aux erreurs à la Smallville comme celle de savoir pourquoi Lionel ne revient pas dans la watchtower avec Clark mais ailleurs.