Mix feeling… Être assis ici en Europe à profiter de ces vacances alors que chez moi, ça saute, ça brûle. Je sais que ce n'est pas un 'vrai' chez moi, mais c'est le mien depuis deux ans. Selon les infos que j'ai des amis et des collègues, tout le monde se terre à la maison en attendant que la situation se calme. Personne ne serait en fâcheuse position même si ce sentiment d'être piégé, même en sécurité, n'est pas très agréable. La petite aventure du Cap-Haïtien il y a quelques semaines a laissé quelques séquelles… Loin de l'action mais proche de ce qui s'y vit, sentiments ambigus. En lisant ce que la planète journalistique publie sur le web depuis quelques jours, Jo me faisait remarquer que la candidate à la présidence avait deux noms de famille, Manigat et 70 ans. Les journalistes qui écrivent sur elle, de Port-au-Prince ou d'ailleurs sur la planète, l'affublent presque systématiquement d'un deuxième nom de famille qui fait référence à son âge. Je tentais de me rappeler si on avait fait la même chose à John McCain (il avait plus de 70 ans lors de la campagne de 2008) ou pour celui qui se bat actuellement pour garder le pouvoir en Côte d'Ivoire (Laurent Gagbo aurait 65 ans). Mémoire défaillante ! Malgré le fait que le machisme de la société haïtienne soit très bien reconnu, j'avoue n'avoir jamais entendu de commentaires négatifs sur le fait que cette candidature soit féminine. Sa première place dans les sondages confirme d'une certaine manière que le machisme haïtien ne s'exprimerait pas dans cette dimension de la sphère politique. Peut-être que son âge deviendra son principal handicap ? Célestin et Martelly ont moins de 50 ans et n'ont aucune expérience politique, seraient-ils trop jeunes ?