L’ensemble des carburants sont à leur niveau le plus élevé depuis l’automne 2008 : 1,3947 €/litre pour le sans- plomb 95 et 1,4297 €/litre pour le sans-plomb 98. « Il y a un rebond des prix », reconnaît Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Il l’impute à la remontée des cours du baril de brut, à la baisse de l’euro et à l’hiver précoce. Les cours du pétrole brut ont dépassé les 92 dollars le baril mardi à Londres, niveau inédit depuis 26 mois, sur fond de reprise de la demande mondiale.
Quant à la monnaie européenne, elle est tombée à 1,32 dollar hier contre 1,43 en janvier, sur fond de crise de la dette en Europe. Le pétrole étant vendu en dollars, la baisse de l’euro renchérit automatiquement les importations d’or noir.
La valeur du Brent en euro a ainsi grimpé de 26 % depuis le début de l’année, passant de 53 € en moyenne en janvier à 67 € hier. Enfin, les prix à la pompe sont dopés par l’arrivée d’un « hiver précoce et assez rude » qui stimule la demande de fioul de chauffage, selon M. Schilansky. « Or, quand la demande de fioul est élevée, cela entraîne une hausse des prix du gazole car ce sont des produits très voisins », explique le président de l’Ufip.
Pour Alexandre de Benoist, de l’Union des importateurs indépendants pétroliers, la hausse des prix est aussi à imputer à la crise des marchés financiers : « Les spéculateurs se reportent sur les denrées rares, comme le pétrole et l’or. » Cette flambée des prix inquiète l’association de consommateurs CLCV qui relève que 3,4 millions de Français sont déjà considérés en situation de « précarité énergétique ».