Qu’est ce que peut être la conscience citoyenne ? Cela existe-t-il ? Est-ce à cultiver ? Quelles sont ses limites ? Je m’interroge sur ces points depuis quelques temps, après avoir été un partisan convaincu du respect de la légalité démocratique.
La légalité démocratique, puisque tout part de là, suppose la séparation des pouvoirs, le respect des minorités, y compris lorsqu’elles se font majorités dans la rue, un droit à l’information, des contre-pouvoirs, des promesses électorales tenues, une réelle égalité des droits, une mobilité sociale majoritaire, y compris au prix d’une vraie méritocratie républicaine, des dirigeants politiques et des élus irréprochables, … C’est à dire le contraire, non seulement des régimes totalitaires, mais aussi des ploutocraties et autres oligarchies.
Dans une démocratie réelle donc, la légalité démocratique suppose que lorsqu’une majorité est élue, si ces conditions sont remplies, il est hors de question de désobéir, de résister. Il est par contre possible et nécessaire de manifester pour exprimer ses opinions.
Or, prenons l’exemple niçois des demandeurs d’asile… Ils ont l’obligation d’être logés tant que leur situation n’a pas été examinée et qu’une décision d’acceptation ou de refus de leur statut ne leur a pas été notifiée. C’est la loi… Dans le cas niçois, le Préfet n’ayant plus de sous, ces demandeurs d’asile tout à fait réguliers ont été virés des meublés minables où ils été logés et se sont retrouvés à la rue. A la rue, les associations leur ont trouvé un immeuble désaffecté appartenant au CHU qu’ils ont occupé pour ne pas, d’autant par la météorologie qui court, continuer à dormir, comme certaines familles avec enfants, dans la rue. Le Préfet incompétent, E. Ciotti et C. Estrosi, ceux que l’Ump appelle les pizzaiolos, ont alors fait pression sur le CHU pour qu’il dépose plainte et demande leur expulsion. Jugement en référé hier et expulsion ce matin de ces familles et de la quarantaine d’enfants. Qui est hors-la -loi ? Le Préfet et ses sbires locaux ou les demandeurs d’asile ?
Reprenons le cas de Wikileaks. Le site a publié des télégrammes diplomatiques tout en se donnant les moyens, grpâce à des organes de presse professionnels, de n’exposer la vie de personne ni de fournir des indications sensibles à des organisations terroristes. Le droit à l’information est donc simplement assuré, même s’il ne dévoile pas grand chose de vraiment scnadaleux. Son animateur et le site son depuis l’objet de persécutions et manipulations diverses. En représaille, les Anonymous s’en prennent aux persécuteurs. De quel côté est la justice ? Quelle doit être une position citoyenne ?
Troisième cas, celui des Banques dont les spéculations, en rachetant les créances titrisées issues des subprimes ont causé une gigantesque crise financière puis économique responsable d’un appauvrissement généralisé, surtout des plus pauvres. Une ex-gloire footballistique propose une forme d’action, discutable certes, mais qui a au moins le mérite de re-soulever le problème, de re-situer les responsabilités et de montrer que les G 20 ont abouti à des cautères sur des jambes de bois. Faut-il regarder cette initiative avec sympathie ? Ou faut-il se gausser de ce plouc qui se même de ce qui ne le regarde pas ?
Dernier exemple, le 25 Novembre, N. Sarkozy va faire sa campagne électorale pour 2012 aux frais du contribuable dans l’Allier, parlant au monde agricole. POur une commune de 2 000 habitants, 3 à 400 gendarmes et policiers, hélicoptères, … sont mobilisés et un syndicaliste de Sud passera les cinq heures de cette visite dans les locaux de la gendarmerie (NouvelObs). Faut-il accepter ces saloperies ? Faut-il trouver les moyens de réagir à ces iniquités ?
J’en arrive à penser que la désobéissance civile devient un devoir face à la ploutocratie en place et j’en arrive à dénoncer les légalistes obséquieux, ainsi que ceux qui se bornent à dire: “Votez bien la prochaine fois”.
Sans arriver au terrorisme qui, on le sait sert toujours les pouvoirs en place, je pense qu’une conscience citoyenne ne doit pas se laisser encager par une légalité formelle bafouée par les pouvoirs en place,au service de leurs projets les plus inavouables.
Et ce refus de me cantonner dorénavant aux voies “légales” est aussi valable en ce qui concerne les pratiques de quelques rats qui, dans Europe-Ecologie, profitant du bordel actuel, bafouent la démocratie, mentent et truquent par tous les moyens pour essayer de prendre le pouvoir, comme nous le vivons depuis quelques mois dans les Alpes Maritimes.
- Misère des mondains qui vont à la soupe. NouvelObs.
- “La réforme de l’imposition va encore alléger la fiscalité des plus aisés”, Le Monde.*****
- “L’enseignement privé arrosé par des financements publics”, Marianne.