La comparaison avec le cinéma des années 1970 s'arrête là. Le XXIe siècle n'est plus celui des brasseries enfumées, des voitures que l'on conduit à fond la caisse (noire…) et sans ceinture en attendant de se prendre un platane et son volant en bakélite dans le buffet. En 2008, c'est le téléphone portable qui rythme l'intrigue. L'image du nouveau directeur sportif lensois dans les tribunes du Parc des Princes hier soir était à ce titre révélatrice. Pendu à son bigophone comme une collégienne, le "Druide" jouait les marionnettistes. En contact avec les adjoints de JPP sur le terrain, il donnait ses consignes. Ses remarques, diligemment transmises par ces petits télégraphistes au coach en titre, étaient accueillies par Papin avec force hochements de tête, pour montrer toute l'attention qu'il y portait.
La scène, un brin surréaliste, ne risque pas d'éclaircir l'horizon déjà chargé du club lensois. Un Papin simple exécutant sera vite relégué au rang de coach de paille aux yeux de ses joueurs et du public. Quelle crédibilité lui restera t-il alors ? Sans compter un sursaut d'amour propre jamais à exclure, malgré l'envie de travailler ensemble affichée par le tandem depuis le retour de Daniel Leclercq dans le jeu… Si la situation de Lens ne s'améliore pas, difficile de croire que le "Druide", qui on le sait peut avoir le sang chaud, reste à gigoter son téléphone greffé à l'oreille dans les tribunes. Dans ces conditions, Gervais Martel n'aurait-il pas dû lui confier d'entrée les rennes de l'équipe, plutôt que d'ajouter encore à la confusion ambiante avec ce drôle d'attelage ? L'image et le moral de JPP en auraient peut-être un peu pâti, les finances du club aussi, indemnités de licenciement obligent. Mais même au pays des gueules noires, la clarté s'impose pour espérer sauver ce qui peut encore l'être avant le coup de grisou fatal…