A la redécouverte de la Cathédrale de Metz

Question : quel est le monument de Metz qu’on ne peut manquer de visiter ? A cette question rhétorique deux réponses s’imposent : le nouveau Centre Pompidou et …et la Cathédrale Saint Etienne!

Quel est le point commun de ces deux monuments incontournables de la ville ? Un savoir-faire impressionnant de la part de leurs constructeurs même si près de 500 ans les séparent ! Mais reconnaissons le, bâtir une cathédrale sans ordinateur, grue ni électricité, il y a tout de même de quoi faire pâlir d’envie les plus grands architectes et professionnels  actuels du bâtiment.

Ceci dit, si cet héritage nous parait éternel, il souffre malgré tout du temps qui passe. Cette géante de pierre qui impressionne, tant par sa grandeur et sa luminosité, a des ennemis redoutables. C’est une évidence, la vie moderne a des répercussions que les architectes-bâtisseurs de ces époques reculées n’ont certainement pas imaginé en les construisant. Et puis il y a des dangers plus insidieux, moins visibles à l’œil du profane…

Alors pour que la Cathédrale de Metz puisse encore réjouir très longtemps nos yeux et nous fasciner, il faut en prendre soin.  C’est donc à une équipe de 3 maçons-experts et de « nettoyeurs », spécialisés dans la restauration des monuments historiques et la sauvegarde du patrimoine ancien, qu’est confiée cette mission. Ils sont tour à tour les esthéticiens et les chirurgiens de la pierre et, pour ce chantier, ils travaillent à des hauteurs inimaginables pour le commun des mortels (entre 76 et 86m!). Sujets au vertige, s’abstenir !

C’est un travail de longue haleine par (presque) tous les temps, qu’il neige, vente où fasse canicule. Et malgré les « aléas climatiques », cette équipe remplace les pierres malades, procède à des « peelings » (« micro-gommage » pour être exact) et élimine ainsi les traces de végétations et bien sur de pollution sur le monument. C’est à ce prix qu’ils permettront aux visiteurs de retrouver « la Lanterne du Bon Dieu » dans sa quasi splendeur d’origine et telle qu’elle paraissait aux yeux du monde au Moyen-âge.

Cette cure de jouvence ne se fait évidemment pas en un jour, mais c’est « tranche par tranche » que la Cathédrale est rendue aux visiteurs et aux habitants de la ville de Metz. Actuellement ces travaux, prévus sur 54 mois,  forment un rideau opaque autour de la symbolique « Tour de la Mutte ». Toutefois, une fois cette restauration terminée, nul doute que l’on redécouvrira la Cathédrale comme on l’a rarement vu et grâce aux talents d’hommes & femmes aux savoir-faire pas tout à fait comme les autres…

P.S : pas de chance pour les photos, premier jour de neige et la grisaille qui s’est invité à la visite…