Magazine Culture
Le Week-End dernier le Grand Auditorium des Arts et Métiers accueillait dans le cadre de l'opération "Les dimanches Musicaux" le célèbre Opéra de Verdi La Traviata.Pour la modique somme de 10euros nous avons pu assister à cet Opéra en trois actes présenté pour la première fois à Venise au Théâtre de la Fenice, le 6 mars 1853 et interprété par de magnifiques chanteurs accompagnés de l'orchestre Symphonique et Lyrique de Paris. Si on aime un minimum le chant et la musique lyrique, on ne sort pas indemne d'une telle représentation.
Comment ne pas fondre et plonger le coeur le premier dans cette tragédie interprétée par une impressionnante soprano (Shigeko Hata) et un puissant tenor (Patrick Garayat) eux-même habités par l'esprit de Violetta Valéry et d'Alfredo Germont.J'ai assisté à mon premier Opéra (Carmen) alors que j'étais au collège, grâce à une prof de musique réellement passionnée. Rien de grandiose, mais suffisamment fascinant pour entretenir un intérêt timide pour la chose.Tellement timide que jusqu'à présent je me suis appliquée à rater toutes les belles occasions d'assister de nouveau à ce type de représentation. Oui je mourrais d'envie d'assister au Carmen de Patrick Poivre d'Arvor et Manon Savary, mais les places me sont passées sous le nez en autant de temps qu'il faut pour dire "zut".Qu'à cela ne tienne, la glace est désormais brisée entre l'Opéra et moi et je ne compte plus bouder mon plaisir.Je suis heureuse de débuter avec La Traviata, car de tous les Opéras de Verdi c'est sans doute l'un des plus populaires (nous connaissons tous au moins un air de la Traviata, moi c'est celui-ci. Merci Lara !) et l'un des plus accessibles. La Traviata est en partie tirée de l'adaptation théâtrale du roman d'Alexandre Dumas fils, "La dame aux camélias" qui relate l'histoire d'une courtisane qui tombe amoureuse et abandonne tout pour vivre avec celui qu'elle aime . Une histoire d'amour (impossible) universelle qui est sans cesse renouvelée au cinéma . Une pièce avec une intrigue qui utilise les oppositions classiques individus/société, père/fils etc. et d'une simplicité telle que même les enfants n'ont pas eu de mal à suivre. La véritable beauté de la Traviata réside dans cette capacité presque fantastique à traduire les émotions (très nombreuses et allant souvent crescendo) en musique et en chants ici divinement interprétés par les figurants de la pièce et par un choeur d'hommes et de femmes dont je rêverais de faire partie !
J'ai vraiment été transportée par le talent de ces hommes et de ces femmes qui nous ont entretenus d'une magnifique partition pendant un peu plus de 2h. Comme je le disais plus haut la représentation avait lieu dans une salle qui n'est pas une salle de spectacle et c'était autre chose que les mises en scène pharaoniennes de Robert Hossein, mais la magie de la Traviata était bien là. Des images étaient projetées sur un écran situé au-dessus des chanteurs pour ceux qui souhaitaient bénéficier du sous titrage, mais la qualité était assez médiocre et la logistique pas très au point donc je pense que comme moi petits et grands ont rapidement oublié les images pour se laisser transporter par le son des instruments. Un pur moment de plaisir ! On en oublierait même que La Traviata est une véritable tragédie puisque Violetta se sacrifie à la demande de sa famille et pour le "salut" du jeune homme ("pfff!!!!"ndlr). Mais comme dit Carmen "L'amour est enfant de bohème", et comme tout le monde sait, "la musique adoucit les moeurs". Il suffit de se remémorer le visage d'Hannibal dans l'une des plus belles scènes du second volet du "Silence des Agneaux" se délectant d'un très bel Opéra de Dante (Haaa toujours et encore le cinéma !) pour s'en convaincre.
Tout ceci pour vous dire que l'Opéra c'est vraiment sympa et que des initiatives pour le "vulgariser" il en existe de plus en plus comme Viva l'Opéra dont je parle un peu tardivement (l'occasion fait le larron) et dont vous avez certainement entendu parler, mais si ce n'est pas le cas, sachez que tout n'est pas fini et qu'il reste encore des places pour aller voir et écouter dans les cinémas UGC des classiques sur grand écran au prix d'un concert.J'ai déjà jeté mon dévolu sur " Roméo et Juliette", "Tosca" et bien sûr "Carmen" !Le site Viva l'Opera!