Le plus étonnant est la capacité de Katherine Pancol à proposer une atmosphère ouatée, délicate - peut-être même heureuse – prête à changer de couleur lorsqu’apparaissent les vieilles fractures, les anciennes douleurs, peut-être même les souffrances. “J’étais en train de vous attendre. J’allais donc souffrir de vous…”
“La souffrance, c’est magnifique…C’est magnifique quand le mal est passé parce qu’on apprend, parce qu’on peut se mettre à la place de l’autre.”
J’ai beaucoup aimé cet exercice tout à fait remarquable de seulement 153 pages. Mon premier Pankol est un excellent appel à la découverte de l’écrivain. L’astucieuse utilisation des poèmes d’Emily Dickinson apporte à Kate une épaisseur romantique.
“Attendre une heure est long / Si l’amour est en vue
Attendre l’éternité est bref / Si l’amour est au bout.”
Katherine Pancol aime les mots, la musique des mots (on n’adore que Dieu, précise-t-elle) et c’est pour notre plaisir qu’elle en joue pour exprimer tendresse et violence, violette et orage.
“J’y vois plus clair entre insolent et impertinent. Il y a aussi effronté, désinvolte, hardi, audacieux, irrespectueux…avant de tomber dans l’arrogance, l’orgueil, la vantardise, la grossièreté, l’impudence. La frontière est mince, et que de mots avez-vous [les français NDR] pour frôler les limites, les effleurer, les caresser sans jamais les dépasser !”
Katherine Pancol livre la liste des lectures de Kay et Jonathan, une belle proposition de professeur de lettre…un été de lecture.
Publié en 2002, édité par Livre de poche en 2010, 253 pages, 4,50€