Il importe peu que le "Bankrun" n'ait pas été un succès dans les faits et il n'est pas dit que la démarche ne prenne plus de temps à s'installer dans les esprits qui fassent que certains finissent non pas par retirer leur argent des banques mais à le porter dans un établissement aux pratiques plus éthiques. Les révélations que le prochain lot de documents qui devrait être mis en ligne par WikiLeaks concernera une banque "Bank of America" et sera surement un nouvel avancée dans la réflexion citoyenne et le pouvoir dont chacun dispose pour "punir" les banques" car c'est de cela dont parlait Eric Cantona.
Eric Cantona et Julian Assange ont fait acte de rébellion et l'intérêt de leur action trouve un écho à la dimension de la crainte des gouvernements de voir des démarches citoyennes troubler et contrecarrer leur gouvernance. Les réactions sont hystériques en ce qui concernant Julian Assange. La mobilisation instantanée et les moyens dont certains illégaux (piratage du site) mis en oeuvre pour le coincer et l'empêcher de poursuivre son travail d'archéologie documentaire est impressionnante. On rêverait d'une telle unanimité et d'une telle rapidité des gouvernements à s'accorder et à agir pour lutter contre la misère ou les problèmes environnementaux.
Assange et Cantona mettent en lumière à travers leur démarche la défiance des citoyens vis à vis des politiciens et des argentiers qui sont devenus des aristocraties arrogantes, cyniques et méprisantes. Il faut entendre un ministre dire que Cantona ferait mieux de ne se consacrer qu'au ballon rond. Monsieur le ministre a sans doute oublier que le footballeur est aussi un citoyen. Et que dire d'un député américain qui demanderait la peine de mort pour Assange. Le clivage entre le monde politique et la société civile s'est encore creusée. Là où, des réflexions seraient nécessaires pour conduire des réformes, il n'y a que des crispations et de la répression.
Il faut bien que certains se dressent pour dénoncer les fraudes, la tricherie, les abus, la corruption dans le système bancaire et secouer un peu la poussière qui est poussée sous les tapis du secret d'Etat.
Les politiques traitent les gens en manants... Et cette attitude pourrait bien se retourner contre eux..