• «De Stijl» sur la voie de la modernité
Célébrer Mondrian à Paris est un événement à plus d’un titre. D’abord parce que c’est dans la capitale française, où il vécut entre 1912 et 1938, que l’artiste néerlandais a construit ses recherches imprégnées des schémas cubistes mis en place par Braque et Picasso pour aboutir à un langage pictural universel: la «nouvelle plastique abstraite». Or, aucune grande rétrospective de cette figure majeure du XXe siècle n’avait été organisée depuis celle présentée au Musée de l’Orangerie en 1969, près d’un quart de siècle après sa mort ! Seule la galeriste Denise René avait osé le montrer en 1957, avec la complicité des musées néerlandais.
Ensuite, parce que montrer le cheminement admirable qui mène Piet Mondrian (1872-1944) d’un paysage ancré dans la tradition hollandaise à l’abstraction la plus radicale, par un parcours ponctué de variantes subtiles si bien choisies, est une découverte qui vous bouleverse. Son art total, habité par une dimension utopique, s’impose aujourd’hui au-dessus de tous les autres. Avec délicatesse, la commissaire Brigitte Léal amène le visiteur à comprendre la dimension de cet inventeur d’un langage qui ouvre la porte à un monde spirituel.
Après les deux salles consacrées à l’arbre – motif ô combien symbolique -, le visiteur a tout compris. Dans d’incroyables camaïeux de gris et beige, ces chefs-d’œuvre des débuts sont visibles grâce à la générosité du Gemeentemuseum de La Haye.
Informations: http://www.lefigaro/culture.fr