Magyar LMBT Szövetség, l'association de défense des gays et lesbiennes en Hongrie est très inquiète.
La semaine dernière, en effet, le projet de réforme de la Constitution a pris une tournure encore plus concrète en étant présenté par le gouvernement conservateur Fidesz-Kdnp.
Ce projet prévoit de définir le mariage, comme "l'union de base la plus naturelle entre un homme et une femme et fondement de la famille".
Dans un message intitulé "La Constitution est aussi la nôtre", l‘association gay se dit "outrée" par la volonté du gouvernement conservateur de rendre impossible tout futur mariage homosexuel en Hongrie.
Le texte, publié sur le site Internet Pride.hu, et traduit par le site français d'actualité hongroise Hu Lala affirme "Nous croyons que la Constitution devrait prévoir les droits fondamentaux tels que la dignité humaine et le droit à l'égalité. La proposition de la commission viole la dignité humaine des couples gays et lesbiens et leur droit à la non-discrimination".
La Constitution obligera l'État à maintenir la discrimination contre les couples homosexuels.
La Hongrie, qui s'apprête à présider l'Union européenne de janvier à juin 2011, prévoit donc de modifier sa Constitution d'une façon que certains décrivent comme un "retour à l'ordre moral".
Le point le plus polémique étant la "protection de la vie", et donc l'interdiction de l'avortement, "depuis la conception" . Cette Constitution interdira l'avortement dans toutes les conditions.
La Hongrie semble vouloir faire concurrence à la très catholique Pologne.
Tous ces changements auraient de lourdes conséquences et pendant longtemps, car si le parlement adopte le texte en l'état, tout amendement devra être validé par les deux tiers des députés lors de deux législatures consécutives.
Autrement dit, la nouvelle Constitution sera extrêmement difficile à modifier.
Elle pourrait entrer en vigueur dès le printemps 2011.
Avant cela, le texte sera soumis à l’examen de commissions parlementaires entre le 10 et 15 décembre, puis le Parlement commencera à en débattre, pour la forme.
Car quelle sera l’utilité de débattre d’un projet qui sera adopté de toute façon?
Qui plus est un projet élaboré de manière unilatérale, auquel les partis d’opposition ont refusé de s’associer ou renoncé en cours de participation.
Celui-ci leur donne des droits jusque-là réservés aux couples mariés sauf pour l'adoption, la fécondation in vitro, l'adoption et le nom du partenaire.
Ces droits seront-ils bientôt eux aussi remis en cause?
Seigneur, protège-nous du retour du ghetto.