Après la Grèce, l'Irlande : à qui le tour ?

Publié le 08 décembre 2010 par Unpeudetao

L’Irlande vient de mettre genou à terre sous les coups de boutoirs des marchés financiers libéralisés par les directives européennes. Contrairement à la Grèce, les bons esprits ne pourront pas arguer d’une mauvaise gestion ou d’une attitude de cigale. Car le « tigre celtique » si souvent cité en exemple était le premier de la classe du libéralisme européen, se développant grâce au dumping fiscal et à la spéculation immobilière.

Mais l’Irlande, comme de nombreux pays européens, s’est endettée pour « sauver » les banques, qui maintenant spéculent contre elle ! Les solutions proposées par le gouvernement irlandais sous l’égide de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), ne feront qu’aggraver le problème et enfonceront encore plus le peuple irlandais dans la misère, comme le font les plans d’austérité mis en place en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Grande-Bretagne.
Et aussi en France avec la casse des retraites et celle, à venir, du système de santé.

Que proposent le gouvernement irlandais, le FMI et l’UE ?

Faire payer la population mais surtout pas les capitalistes ! Baisse du salaire horaire minimum de 11,5% (il passe de 8,65 à 7,65 €), suppression de 24 750 fonctionnaires, hausse de la TVA, cet impôt injuste qui frappe proportionnellement davantage les catégories populaires et les classes moyennes que les riches, alors que le gouvernement irlandais refuse de relever l’impôt sur les sociétés ridiculement bas (12,5% alors que la moyenne dans la zone euro est de 25,7%) pour attirer les entreprises étrangères, particulièrement dans l’informatique et les télécommunications. Et cela pour le bien général ? Non ! Pour « redonner confiance » aux marchés financiers : « Nous devons tous accepter de partager le fardeau afin de pouvoir collectivement partager les fruits qui découleront de nos efforts actuels ». Le Premier ministre irlandais se moque de son peuple car le plan d’austérité et les « aides » de l’UE et du FMI ne vont profiter qu’aux actionnaires des entreprises, aux créanciers et spéculateurs qui, de nouveaux enrichis, vont pouvoir se tourner vers d’autres pays.

Le prochain sera-t-il le Portugal ou l’Espagne ? La question n’est pas lequel des deux mais dans quel ordre !

En Irlande comme partout en Europe la colère gronde : 150 000 manifestants à Dublin le 27 novembre, manifestations en Grèce, grève générale au Portugal, manifestations des étudiants en Grande-Bretagne, grèves et manifestations en Espagne, mouvement contre la réforme des retraites en France. Partout les peuples se dressent contre les plans d’austérité imposés par les firmes multinationales et leurs relais politiques : gouvernements nationaux, Union européenne, Fonds monétaire international. Même la CES (Confédération européenne des syndicats) dont on connaît les positions peu « révolutionnaires » appelle à un mouvement décentralisé d’ampleur dans toute l’Europe le 15 décembre contre les mesures d’austérité.

Mais pour que ces manifestations ne soient pas vaines, il faut offrir des propositions claires et des débouchés politiques aux peuples des pays européens en lutte.

Ainsi le M’PEP, solidaire de ces luttes, appelle la population à exiger :
 L’annulation des plans d’austérité, des politiques de relance.
• La sortie de l’euro et la dévaluation.

Seule la sortie de l’euro permettra aux pays attaqués par la spéculation qui est encouragée par les politiques de l’Union européenne de se sortir des difficultés.
Afin d’éviter la spéculation sur les monnaies nationales, celles-ci seront non convertibles. Un taux fixe révisable reliera chaque monnaie nationale à l’euro (ou à un « panier » de monnaies) pour ses échanges extérieurs. Le remplacement de la monnaie unique actuelle par une monnaie commune sera recherché.

-* La restructuration de la dette.

Il faut annuler, partout, les remboursements de la dette aux spéculateurs. Et inverser ainsi le rapport de force avec les marchés financiers. L’épargne des classes moyennes et populaires (épargne salariale, actions détenues par les « petits porteurs », SICAV…) sera protégée. Les autres créanciers (spéculateurs, banques…) ne toucheront rien ou peu ! Les gouvernements qui prendront ces décisions ne pourront plus faire appel aux marchés financiers pour se financer.
Ils utiliseront leur épargne nationale et leur droit souverain de création monétaire qu’ils ont perdu. Les banques centrales, désormais libérées de la tutelle de la Banque centrale européenne, pourront faire comme la Banque centrale américaine (la FED) et acheter des titres d’État pour participer au développement économique.

-* La nationalisation réelle des banques et des compagnies d’assurances.
• Le démantèlement des marchés financiers.

Non, la tyrannie des marchés n’est pas naturelle. Des alternatives au capitalisme existent. Il faut les imposer.

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 M’PEP, Mouvement Politique d’éducation Populaire :

http://www.m-pep.org/