Putain de neige !
Après Elton John il y a quelques jours, c'est au tour des fans de Herbie
Hancock de devoir dompter les éléments afin d'arriver à heure et à temps au Palais des Beaux Arts, en ce samedi 4 décembre.
Après avoir tenté plusieurs moyens de transport afin d'éviter un maximum le verglas je parviens finalement à bon port, à peine 15 minutes avant le début du show.
La salle Henri le Boeuf se remplit doucement, pas mal de gens sont retardés par les conditions météo du jour effroyables.
20h15. Roulement de batterie, ligne de basse jazzy, nappes de synthé, Herbie Hancock
pull rouge sur pantalon noir s'installe aux claviers. Le band groove à mort dans un premier titre instrumental.
Entre les morceaux, Herbie est assez bavard présentant longuement ses musiciens prestigieux : James Genus à la basse, Trevor Lawrence Jr à la batterie, Greg Phillinganes aux claviers et au chant et la charmante Kristina Train au chant et au violon. Il s'attarde aussi sur l'histoire de son dernier opus enregistré dans 7 pays différents et dans plusieurs langues avec la
collaboration de diverses stars internationales.
" Tonight we have live musicians and we have musiciens on ordinateur ( en français
dans le texte!). déclare t'il avec humour.
"This is John Lennon's Imagine !"
Et de se lancer dans une version proche de l'album, jazzy en diable, chantée par la belle Kristina.
Je dois reconnaître que ce n'est pas le Herbie Hancock que je préfère. Celui que j'aime sort de ses claviers des sons funky et nous fait irrésistiblement remuer le popotin et les tripes.
La reprise du Exodus de Bob Marley sera, à mon sens, bien plus convaincante et exécutée de main de maître par le
band. Herbie, clavier en bandoulière, joute avec son bassiste.
Yeah man ... ça c'est le vrai Herbie Hancock !
21h30, le band quitte la scène et laisse le maître en solo au piano pour une improvisation mélancolique proche du style de Keith Jarrett.
Magnifique moment même si un peu longuet (15 minutes) qui sera suivi d'un retour des musicos, avec Kristina au violon.
On bascule alors dans un jazz fusion teinté d' électrofunk qui ira crescendo.
"On va vous faire 2 morceaux de Mr Bob Dylan"déclare Herbie. Et le groupe se lance dans ''The Times they are a changing'' suivi de''A change is gonna come'' chanté magnifiquement par Greg
Phillinganes.
Un grand moment !
"Watermelon Man", "Canteloupe Island" et" Chameleon" seront aussi au programme et élèveront le niveau bien au delà de l'excellent.
"Rockit" lancé via ordinateur par un Herbie hilare constituera un final brûlant et verra le public et les musiciens en rang d'oignon au bord de la scène communier dans une dernière danse funky
effrénée.
Bravo maestro !