Triggerfinger remplit pour le troisième soir consécutif la grande salle de l' Ancienne Belgique, le Club est loin d'afficher complet pour le double bill programmé en ce
dimanche hivernal.
Hundreds
Sont
pas des centaines ces Hambourgeois, sont que deux, les Geschwister Eva und Philipp Milner.
En avril sortait leur CD éponyme et, à 21h15', ils vont enchanter le club avec leur indie pop mitt Elektro-Einflüssen, sentant bon les Notwist, Björk, Lali Puna, Moloko, Hecuba ou
Portishead...
Philipp au laptop, synthé, piano et backing vocals et la séduisante Eva: Stimme, glockenspiel et auto harp.
'Intro': le barbu seul en piste pour envoyer quelques electrobeats sur lesquels voltigent de délicats vocaux samplés, une ou deux notes de piano classique et arrivée de la blonde Eva , la
soeurette aux pieds nus à l'instar de l'icône sixties, Sandie Shaw.
La belle enfant inspire 2 ou 3 fois théâtralement et attaque 'Wait for my raccoon' du synth-pop minimaliste atmosphérique.
Un wunderbare jeu de lumière crée une atmosphère à la fois mélancolique et futuriste, il t'est difficile de quitter la jeune hanséatique des yeux.
Ne suis pas le seul à être tombé sous le charme, l'élément mâle délaisse le bar et vient se coller frontstage.
'Machine' some shuffle beats et un glockenspiel Fritz Lang.
'Fighter' le phrasé devient récitatif, les beats t'invitent à la danse.
'Grab the sunset' un piano majestueux, Eva marmonne à la Beth Gibbons.. I haven't seen your face for too long...insidieusement Philipp lance les beats et tes pieds battent la mesure , on va
saisir le lever du soleil ensemble ...and we'll walk into the light....stimmungsvoll und zauberisch!
Le zither pour 'Song for a sailor' , si Popeye avait connu Eva il aurait refilé Olive à Brutus.
'I love my Harbour' un poème électro lent, la voix envoûtante de Fraulein Milner nous rappelant celle de Inne d'Amatorski.
Le poppy et dansant 'Happy Virus' sera suivi d'un dernier track, le fluet ' Let's write the streets' , des nappés de claviers transparents, des gimmicks percussifs militaires et un timbre
hypnotique.
Hundreds a impressionné le club!
Nina Kinert
Tu pouvais pas rater son retour sous nos cieux bienveillants, d'autant plus qu'elle rapplique avec une nouvelle plaque 'Red Leader Dream'.
En 2010, plus question de folk intimiste mais bien d'indie pop mystique aux relents sci-fi ( Star Wars) ou psychédélique.
La voix, presque surnaturelle, demeure et, sur scène, grâce aux 4 musiciens l'accompagnant , le spectacle te donnera souvent la chair de poule.
Au cello, à la basse et aux vocalises célestes: Linnea Olsson (Paintbox) - guitare, basse, percussions et backings: Sara Wilson- drums, un peinturluré, probablement: Pontus Levahn ( Torpedo and Tiger Lou)- aux keyboards et moog, tout aussi déguisé, probablement Jon Ölmeskog ( Silverbullit).
Nina jouant, elle aussi, de claviers.
Le Red Leader Dream Tour s'achève à Bruxelles, mais aucune trace de fatigue ou de ras-le-bol, un show bien réglé pendant lequel l'émotion ne sera pas absente.
' Wings' une dream pop baignant dans les mêmes eaux que Bat for Lashes ( cf le maquillage) , Lykke Li ou The Knife, pour rester en Scandinavie, quelques envolées à la Kate Bush, un zeste de Björk et, comme pour Hundreds, un light show féerique. Imagine-toi flotter dans une voie lactée sonore où le rose et le bleu ciel dominent.
Mieux que les illuminations Electrabel décorant la Grand-Place!
'Down in heaven' il est rouge vif le paradis et les anges, nourris à l'acide, jouent du violoncelle ou de la basse.
'Play the world' débute par une séquence handclappings , suivie d'un délire de percussions, les filles martelant quelques cowbells made in Stockholm.
De la new age cosmique.
Une ballade, Bruxelles?
Le mélancolique 'Tiger you' .
Sur le CD précédent ( 'Pets & Friends'): 'The art is hard' au ton voodoo, un chant en chambre d'écho, un drumming oppressant et des lignes de guitare ciselées .
Public hypnotisé!
Une entrée en matière empreinte de classicisme (piano/cello) pour 'My Girl',... has anybody seen my girl...susurre Miss Kinert.
Où l'as -tu égarée?
...stop talking...qu'elle répond.
Bien, madame!
'Moonwalker', non c'est pas une cover de Wacko Jacko qu'elle va nous interpréter.
Wait a moment, annonce-t-elle à ses compagnons:bartender, can we have 5 Jägermeister, bitte!
Sorry madame, on n'a pas ce médicament, on vous prépare une autre potion dans 2'.
Bon on va rejoindre Tintin et le capitaine sur le satellite lunaire: trois voix féminines pointues pour une rêverie nous faisant côtoyer quelques lorialets blêmes et chastes.
Le violoncelle plaintif accompagnant le chant poignant de Nina en fin de voyage.
Faut regagner la navette et redescendre sur notre planète tellurique.
'Push it' pendant lequel Sara sème quelques coquilles de son handshaker exotique.
'Combat Lover'
...com com com...
On vient!
Mais non: com- com- com, combat lover....
Extraordinaire numéro vocal de Linnea Olsson pour ce titre coup de poing.
Faut goûter ce truc brun.
Skit, ça arrache, lâche-t-elle en grimaçant!
Une chanson de soumission: 'Original Sin' .
I am, I am your animal, je serai tout ce que tu voudras...
Belle et lente complainte, grave, sombre, tout en retenue.
Le dernier morceau du CD finira le set, le nerveux '25'!
Elle nous gratifie d'un bisou, s'éclipse avec ses copines et laissent les garçons achever le titre.
55' se sont écoulées.
Bis
En duo, piano/violoncelle, la ballade '4-Ever' et toute la troupe pour le formidable 'I shot my man', un blues psychédélique lancinant.
Soirée réussie!