Citoyens !
On a parlé pendant des années dans les présentations marketing et Social Media de l’ère de l’égotique ; le “me-marketing”.
La plupart des stratégies Social Media se sont basées sur ces constats :
- il faut rétribuer l’influenceur en le valorisant (aka le mettre en avant)
- il faut adresser l’influenceur en one to one
- il faut faciliter la vie à l’influenceur afin qu’il produise son contenu aka qu’il relaie le message
La vérité, c’est que le me-marketing à destination des seuls influenceurs n’est plus suffisant. Pour au moins 3 raisons :
- au début du web social, il y avait sans doute une masse non critique d’individus producteurs de contenus. Dans ce “small world”, les early adopters des Facebook, bloggers, typepad représentaient un micro-cosme. Désormais ce postulat n’est plus tenable : nous sommes tous des web-bloggers. Il ne s’agit plus de “me”-marketing mais de “we”-marketing : qu’est-ce qui fait que je vais accepter de partager une passion, une affinité avec des autres qui comme moi ont les mêmes outils de publication : we-markting
- au-début du web social, tout était nouveau : publier un statut, ouvrir un compte twitter, poster une photo. On peut raisonnablement se dire qu’on a déjà fait le tour de ces fonctions. Et que les systèmes Facebook-iens sont très limités; se référer à sa liste de friends. Regarder qui a récemment mis à jour son statut, notamment la population non communicante, non jeunes parents : on a déjà besoin d’autres choses. We-marketing
- au début du web social, il fallait ajouter au fur et à mesure tous ces amis passés : quand on sait que l’âge médian d’une population comme la France est de 38,8 ans (vs âge moyen Facebook aux alentours de 33 ans), on peut donc se dire que la nouveauté de rajouter des gens se limitera vite dans les prochains mois : on gagne toujours moins vite de connaissances une fois qu’on vieillit (hors populations communicantes, bis repetitia) : we(marketing
- au début du web social, les marques ont starifié à outrance une population pas toujours légitime. Les conversations ont d’une certaine manière fait le nettoyage et la pertinence est désormais le point d’entrée : we-marketing
- au début du web social, on pensait que les gens parlaient de tous les sujets partout et tout le temps. On sait désormais que c’est faux et qu’il faut donc parfois créer ex nihilo la conversation : celle-ci doit donc être porté non pas par un “influenceur” qui n’existe pas mais par une communauté à construire : we-marketing
- au début du web social, on a séparé enjeux communautaires et enjeux CRM : c’est désormais l’inverse puisque la pression n’a jamais été aussi intense pour faire passer les consommateurs à l’acte de consommation. We-marketing
Entrée dans la pertinence, création de communautés qui n’existent pas, intégration dans un parcours consommateur réel conduisant au drive-to, autant d’éléments qui visent à repenser pragmatiquement les stratégies Social Media. Le Me-Marketing n’est finalement pas à propos de nous pipoliser en ligne : il s’agit sans doute plutôt de se reconcentrer sur nos besoins quotidiens, sur ce qui nous fait rêver, seul mais à plusieurs. It’s all about me, marketers!