« Si j’ai cherché à être plus proche de ce qu’il pouvait penser, il va de soi que cela demeure une interprétation libre. Interprétation toujours en mouvement. Je sais simplement que Lennon me touche, que sa musique m’accompagne tout le temps, et que je l’admire d’une manière infinie. Je sais qu’il est dans ma vie ». Voilà la conclusion de la postface du livre de David Foenkinos, intitulé Lennon et paru chez Plon.
Pour Foenkinos, ce livre qui imagine John Lennon allant chez un psy pour raconter ce qu’il ressent est un aboutissement. L’auteur des excellents « Le potentiel érotique de ma femme », de « Nos séparations » ou encore de « La délicatesse », est un fan absolu des Beatles et de Lennon en particulier. Chacun de ses livres compte au moins une référence aux Fab Four.
Dans « Lennon », Foennkinos réussit une prouesse rare : celle de faire vivre et parler Lennon. L’image qu’il en donne est multiple. Un coup pédant, un coup génial, un coup dépressif, un coup plein de vie et d’humour. Foenkinos donne des mots à Lennon et ces mots sonnent plus que justes. Le ton et la forme sont tout à fait conformes aux différentes images que l’on se fait du Beatle. Bref, ce livre redonne vie à John, aux Beatles et aux sixties et seventies.
Foenkinos avait six ans le 8 décembre 1980 – le jour de l’assassinat de John- j’en avais un et pourtant la musique de Lennon nous touche, nous accompagne. Signe qu’il était tout simplement immense.
Il faut lire ce livre. Il détaille aussi les engagements de Lennon. Sa volonté de faire entendre une voix pacifiste et rebelle dans un monde troublé. Une sorte de Thomas More des temps modernes. C’est peu dire que sa voix serait intéressante à entendre aujourd’hui. Sa chanson « Imagine » est le symbole d’une époque où l’on pensait que les choses pouvaient changer. Cette époque où vouloir un monde différent ne paraissait pas comme une toquade de gauchiste. Lennon et les Beatles ont eu plus d’influence sur Mai 68 ou l’arrivée de Mitterrand au pouvoir en France – avec pour slogan Changer la vie – que n’ont pu l’avoir Lenine ou Marx. « La musique peut changer le monde », disait Hendrix.
Finissons avec “Imagine”, chanson qui a la qualité rare de ne pas lasser…
Lennon de David Foenkinos aux Editions Plon