Depuis des heures, la pluie, en un poudroiement glacial, tombait sur la campagne grise, depuis des heures elle ruisselait sur les feuilles et les herbes.
Ainvelle, Haute-Saône. Formidable et dynamique commune de 219 habitants, mais seulement la nuit, quand les chats sont gris et les chasseurs bourrés.
Les bruits avaient été estompés dans la campagne d'Ainvelle, dissous dans ce crachin blanc. Les animaux se terraient.
Pour deux raisons.
Le temps pourri, en ce dimanche 5 décembre. Et la milice des bosquets qui rappliquait, en rang serré, prête à liquider sans hésitation tout ce qui avait le malheur de passer dans le champ de tir.
Soudain, il poussi un cra, il hurla plutôt. C'est mieux.
Ce viandard de 35 ans venait de se manger une balle dans la jambe.
Sur les coups de 13 heures, la campagne retrouva sa lumière pâle, son silence sans consistance, une fois que l'hélico des secours et les pandores eurent quitté les lieux.
Et les zanimos récupérèrent une tranquilité dominicale bien méritée... La racaille des talus s'étant auto-prélevée encore une fois.