La prospective n'est ni une science, ni une discipline à proprement parler. Un art, plus sûrement. Certains parlent d'une « indiscipline » intellectuelle. En définitive, et fondamentalement, la prospective est une attitude, un état d'esprit, une manière d'être, voire une philosophie, peut être même une certaine forme de morale, c'est-à-dire un guide de l'action humaine soumise au devoir et ayant pour but la recherche du « sens » commun, avec comme moyen la connaissance. Il s'agit d'une posture différente vis-à-vis de l'avenir, basée sur le refus de la fatalité, sur la reconnaissance de l'homme à la fois comme finalité et comme acteur du futur.
La question de savoir comment les techniques transforment les sociétés a fondé les débuts de la réflexion ethnotechnologique dans les années 70, avec l’ambition de servir de répondant intellectuel à la politique d’innovation.
Cette approche considère l’innovation comme le fruit d’un double processus : d’un côté, la société produit la technique ; puis, si elle est adoptée, cette technique se répand et transforme la société. Le premier concentre généralement à lui seul la plupart des efforts de recherche, alors que le second est ignoré. L’ethnotechnologie s’est donné comme ambition de rééquilibrer ce processus.
Cet ouvrage illustre cette démarche tant théorique que pragmatique. Il est le résultat d’un colloque intitulé « Ethnotechnologie prospective : l'empreinte de la technique » qui s’est tenu à Cerisy en 2009 avec comme optique d’observer les techniques et les processus d’interaction technique-société, pour en révéler leur nature ainsi que certaines illusions qui les portent.
Avec des contributions de Jean Éric Aubert, Ghislaine Azémard, Bernard Blandin, Henri Hervé Bichat, Jean-René Brunetière, Marie Ange Cotteret, Sylvie Craipeau, Pierre-Noël Denieuil, Yves Doucet, Élie Faroult, Estelle Garnier, Thierry Gaudin, Cynthia Ghorra-Gobin, Juliette Grange, Alain Gras, Michel Griffon, Denis Guedj, Bernard Hubert, André Lebeau, Bernard Lietaer, Philippe Mallein, Martino Nieddu, Norbert Paquel, Jacques Perriault, Pierre Quettier, Gonçalo dos Santos, Kiran Vya