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Wikileaks : les risques de l’infowar mondiale

Publié le 06 décembre 2010 par Olivier Laurelli

Anonymous

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La menace d’une première infowar mondiale se précise. Le Cablegate, jour après jour, nous apporte son lot de confirmations de suspicions, des attaques de Google en Chine à la pression exercée par les USA sur l’Espagne en matière de lutte contre le piratage (après le Cablegate, gageons qu’ACTA n’est plus qu’un mauvais souvenir), jusqu’à des sujets plus lourds comme l’armement nord coréen ou iranien. Le Cablegate est global, mondial, c’est le Cablegate du fond, c’est le Cablegate que tout le monde dénigre à coup de « on apprend rien », Assange est un pédonazi, Braddley Manning un homosexuel idéaliste et désœuvré… C’est le Cablegate que tout le monde dénigre mais qui fait trembler les capitales et que les États font des pieds et des mains pour tenter de stopper. C’est le Cablegate qui va maintenant s’attaquer aux banques…

Le Cablegate de la forme, c’est Wikileaks. Un site web, administrés par quelques gus dans un garage. Un site qui cristallise les positions des grandes démocraties mondiales. Faut-il faire taire Wikileaks ? Vous vouliez une expérimentation grandeur nature de ce que les pays peuvent filtrer sur Internet ? Vous l’avez, observez le résultat, jamais une telle pression sur les libertés individuelles n’aura été observée : menaces, censure, attaques informatiques, campagnes de communication de crise… pour un résultat nul : Wikileaks est encore et sera toujours en ligne, Wikileaks est devenu le mobile de la première infowar mondiale.

On veut faire taire Wikileaks ? Pour chaque domaine que Wikileaks se fera censurer, 100 domaines seront créés… you don’t fuck with the internets.

Les attaques par déni de service sur Wikileaks ? Le meilleur moyen de s’exposer à une riposte qui tapera au portefeuille, ou pire encore… souvenez vous acs:Law. L’infowar, pour un gouvernement (peut être à l’exception du gouvernement chinois qui ne demande qu’à profiter de la confusion), c’est le VietNam. Le Net est comme une rizière géante dans laquelle chaque internaute est un soldat potentiel. Si infowar il y a, ce sera l’infowar de la forme, peu importe le fond, on ne censurera pas Wikileaks.

Dans une démocratie normale, un ministre n’a pas à s’octroyer les pouvoirs d’un juge et l’empressement de Monsieur Besson à expliquer que « l’État a son mot à dire » est la démonstration parfaite de sa méconnaissance de la problématique à laquelle il se retrouve confronté. Quand la France héberge Wikileaks, le monde ne voit pas l’allié des américains, le monde voit le pays des droits de l’homme et du citoyen, le pays de la liberté d’expression. Rien que pour ça, l’intervention de Monsieur Besson était anachronique, à côté de la plaque. Ensuite Wikileaks et plus généralement le Cablegate auront un impact sur nos démocraties. Vous pouvez être pour ou contre, le monde s’en fout, le monde vous demande juste de vous y préparer et de commencer à travailler pour que ceci se fasse bien, dans le respect des droits de chacun. Sinon, en guise d’infowar, vous ferez comme pour la pédophilie, le terrorisme, les jeux en ligne, et plus si affinités, vous bloquerez, vous filtrerez en disant « regardez, ceci n’existe plus et c’est grâce à nous« … et vous n’aurez trompé personne, vous aurez refusé de faire votre travail en vous cachant derrière votre petit doigt avec la censure bête et méchante comme seule réponse à un tournant historique de la géopolitique contemporaine. La France avait un moyen de briller en portant un message fort, monsieur Besson nous a donné matière à rougir.

Essayer de couler l’iceberg Wikileaks, c’est s’attaquer à la forme quand on arrive pas à attaquer le fond. Et sur le fond, Wikileaks a déjà gagné la guerre : Wikileaks est vérité, la presse mondiale (qui elle aussi publie mais ne semble faire l’objet d’aucune attaque) en atteste. Wikileaks a marqué beaucoup, beaucoup de points, et continue d’en marquer à chaque tentative de censure ou prise de positions sur les déclarations d’intentions par rapport à la régulation du Net. Wikileaks est un accélérateur, il laisse comme seule alternative aux USA l’infowar …au moment où ils sont à découvert. Personne n’a intérêt à une escalade, censurer Wikileaks est le meilleur moyen d’encourager cette escalade.

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