Après avoir annoncé la semaine dernière une baisse de la production du site de Sandouville de près de 23% pour l’année prochaine, soit 70 jours de chômage partiel et un arrêt de huit semaines du site pendant l’été 2011, Renault vient de proposer un « plan de départs volontaires » à 3.000 salariés en France.
Cette nouvelle annonce de baisse d’effectifs intervient après un plan de départs ayant entraîné la suppression de 4.400 emplois en France entre octobre 2008 et avril 2009. Au-delà du ralentissement du marché automobile auquel constructeurs et équipementiers sont confrontés et que la prime à la casse n’aura que ponctuellement masqué, les suppressions de postes à répétition chez Renault, dont l’Etat est un des principaux actionnaires et qui a prêté plus de 3 milliards d’euros au groupe en 2009, pose la question de la responsabilité du gouvernement.
Où sont passés les engagements pour l’emploi des séniors, alors que ce plan contient des cessations d’activité dès cinquante-huit ans ? Et surtout, que sont devenues les contreparties en termes d’emplois et de production sur le territoire français aux aides publiques ? Sur les neuf premiers mois de l’année, seuls 369.000 véhicules ont été produits en France, soit 20% du total avec les marques Dacia et Samsung. Cette tendance risque d’être renforcée par la construction d’une usine à Tanger au Maroc dont la production sera quasi intégralement exportée.
Il est temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités et exige, en contrepartie des aides accordées et de la participation de l’Etat au capital du groupe, la pérennité des sites, par le maintien de la production des véhicules haut de gamme en France et en Europe.
Il doit réagir et obtenir le maintien de l’effort de recherche et sa réorientation massive vers la fabrication des voitures propres (qui sont l’avenir de la filière), conçues et produites sur des sites industriels français ou européens.
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