La France a perdu 3 à 2 la finale de Coupe Davis face à la Serbie, après la défaite 6-2, 6-2, 6-3 de Michaël Llodra devant Viktor Troicki dans le cinquième match décisif dimanche à Belgrade.
C'est une immense déception pour le camp français qui avait viré en tête 2-1 à l'issue du double samedi mais qui a perdu les deux derniers simples dans une Belgrade Arena survoltée pour la première victoire serbe de l'histoire.
C'est Viktor Troicki, irrésistible dimanche, qui sera à la une de tous les journaux serbes après avoir surclassé Michaël Llodra, préféré à Gilles Simon, dans le cinquième match décisif.
Auparavant, Novak Djokovic avait égalisé pour les Serbes au terme d'une performance impressionnante face à Gaël Monfils (6-2, 6-2, 6-4) qui avait mis le feu aux poudres à une après-midi complètement à l'avantage de la Serbie.
Si séduisants pendant les deux premiers jours, les joueurs français ont seulement remporté 15 jeux dimanche pour une dégringolade terrible!
Llodra, vainqueur du double avec Clément samedi face à Troicki, a même vécu un authentique calvaire sur une surface trop lente pour lui. Mou, sans ressort, il a été enseveli sous une pluie de passings et de retours gagnants.
Il a perdu pas moins de huit fois son service, censé être son point fort, et les statistiques sont terribles pour l'attaquant qu'il est: seulement 49% de points gagnés derrière sa première balle et 10 points sur 41 au filet.
Une catastrophe, un cauchemar pour le Parisien, si bon lors de cette campagne mais méconnaissable dimanche lors d'une prestation qui va forcément remettre en cause le choix de Guy Forget de l'avoir préféré à Simon.
"Ce qui est terrible, c'est que sur les deux matches aujourd'hui, à aucun moment on envisage la victoire, a réagi le capitaine Guy Forget. Mika je le vois jouer depuis plusieurs mois et je n'ai pas vu un gars le +retourner+ comme Troicki l'a fait aujourd'hui."
La France devra donc attendre au moins un an de plus avant de gagner sa dixième Coupe Davis. Elle n'a pas su rééditer l'exploit de ses deux dernières victoires où elle s'était imposée à l'extérieur, en Suède en 1996 et en Australie en 2001, à chaque fois lors du cinquième match décisif.
Le scénario de Belgrade ressemble malheureusement davantage à celui de la dernière finale des Bleus face à la Russie à Bercy en 2002. Là aussi, ils avaient mené 2-1 avant de s'effondrer lors de la dernière journée.
La grande désillusion ne doit cependant pas faire oublier la formidable campagne livrée par les joueurs de Guy Forget cette année. Alors qu'ils n'ont pu compter sur leur leader, Jo-Wilfried Tsonga, que lors de leur première rencontre, ils n'ont pas perdu un seul match à enjeu avant la finale, écrasant successivement l'Allemagne, l'Espagne, double tenante du titre, et l'Argentine.
"Si on est en finale aujourd'hui c'est grâce à Mika (Llodra) et Gaël, il ne faut pas l'oublier, a commenté Forget. Je me disais ce matin que cette Coupe Davis paraissait tellement loin et tellement proche en même temps. C'est frustrant d'avoir été aussi près du but et de perdre."
A chaque fois, ils ont pu compter sur l'avantage de recevoir à domicile qui a tourné dimanche en faveur des joueurs serbes, qui se sont appuyés sur leur public pour renverser la situation.
Djokovic, qui a tenu avec maestria son rang de leader durant le week-end, avait donné le ton en réussissant son "meilleur match de l'année" au bon moment et en chauffant la salle à blanc.