L'amour d'une langue ne signifie pas le repli ni l'exclusion. Ce n'est pas un secret que l'on garde jalousement. L'amour, c'est un jeu, un partage, une ouverture à l'autre ; c'est le nid d'où l'on prend son envol pour découvrir le Monde. L'amour d'une langue n'est pas exclusif, il est... contagion.
La langue, c'est le don, le liant, la parole et le geste : la communion et la compréhension.
L'amour ne s'explique pas, c'est juste "se sentir bien".
J'aime le normand qui vibre en moi comme un souvenir d'enfance, comme le vent et la mer, vaste et insaisissable, comme le regard coquin d'un vieux envers sa vieille.
J'aime le normand par ses silences et sa pudeur, son rythme lent et ses tournures féroces.
J'aime le normand mais ne le parle pas. Je ne l'écris pas non plus. Curieux paradoxe.
Je l'écoute du fond de mes souvenirs et le ravive pour qu'il ne s'endorme pas dans le froid de mon âme.
Pour cela, voici quelques adresses où aller jeter l'ancre :
Magène est le site d'exception, " l'Académie" vivante de la langue normande. L'endroit est riche, quasi exhaustif, épuré de tous sujets polémiques. Une boutique propose leurs disques (ils sont aussi chanteurs et musiciens) et des livres en normand. Leurs pages culture font références à de nombreux auteurs de langue normande et indiquent des pistes pour trouver des ouvrages trop souvent invisibles. Utile et agréable.
L'Écho des Vagues est une librairie qui possède un très grand choix de livres et revues sur la Normandie. Spécialisée sur la Normandie et l'Histoire, elle possède un beau rayon consacré à la marine et aux voyages.
La Loure fait un travail remarquable de collecte auprès des personnes âgées, souvenirs et chansons, échange et transmission, qu'elle nous fait partager dans ses productions.
Il y a aussi les bibliothèques, les archives, les librairies de livres anciens et les vide-greniers... mais le plus important, c'est de parler ensemble, de se tendre la main et regarder la mer.
- Monsieur -