Nicolas Hulot va bientôt fêter les vingt ans de sa fondation. Il y a cinq ans, après avoir envisagé d'être candidat à la présidence de la République, il faisait signer son pacte aux principaux candidats. Le Grenelle de l'Environnement fut un formidable moment d'espoir et une autre façon de faire de la politique. Après le retrait de la taxe carbone et l'échec de Copenhague, que reste-t-il de ces espérances?
Il y a une demi-douzaine d'années -c'était hier- on commençait à parler vraiment d'écologie dans la société française, on envisageait des solutions, on allait être à la pointe de l'écologie politique. Les maires des grandes villes multipliaient les vélos en libre service et les lignes de tramways. Les entreprises découvraient le greenwashing et allaient s'y mettre avec un enthousiasme proportionnel à la maigreur de leur actions concrètes. On parlait carbone partout.
Puis la pression monta : Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, issus d'une nouvelle race d'expert vert, écrivaient "C'est maintenant! 3 ans pour sauver le monde". A Copenhague, on allait sauver le monde, ou périr (!), ce fut un échec retentissant, et la planète continua pourtant de tourner.
Récemment sont venus les dernières désillusions : le bonus-malus automobile coûte trop cher et va adopter la pédale douce. L'électricité photovoltaïque et éolien ont, elles aussi, un coût trop élevé. Les avantages fiscaux "verts" sont devenus des niches fiscales comme les autres. Et la dernière vient de sortir : la "croissance verte" serait une illusion de plus, les 600 000 emplois promis une mirage.
Le petit monde écologiste a la gueule de bois. Leur crédit politique et médiatique a fortement baissé. Alors que les problèmes du monde s'aggravent, plus grand monde ne semble s'intéresser à la question. Cancun n'est pas Copenhague et on en parle guère. La question pourrait devenir secondaire dans les débats de la campagne présidentielle qui s'annonce, contrairement à ce qui s'est passé il y a cinq ans.