Le Tueur : Un thriller sans suspens

Loin de l’humour qui régnait dans Cowboy, Gilbert Melki donne la réplique à Grégoire Colin dans Le tueur, premier long métrage de Cédric Anger, à l’affiche depuis le 9 janvier.

À la veille de Noël, on suit Léo Zimmerman, un Parisien, tout ce qu’il y a de plus normal. L’homme d’affaires ne jure que par le sourire de sa fille. Lorsqu’il voit entrer dans son bureau un client qui n’a, lui, rien d’ordinaire, il comprend immédiatement qu’un contrat a été passé sur sa tête et que Dimitri Kopas n’est autre que son bourreau. Rongé par l’angoisse et la paranoïa, Léo voit le mal partout et n’en dort plus. Il décide alors de proposer un étrange marché à son tueur.

Ce synopsis original et intriguant est le scénario de : Le Tueur, premier long métrage de Cédric Anger. Le scénariste n’était connu jusque là que pour ses collaborations avec Xavier Beauvois, sur Le Petit lieutenant et Selon Matthieu, et Werner Schroeter, avec Deux. Il a également signé en 2001 Novela, un court métrage dans lequel le rôle principal revenait déjà à Grégoire Colin. Sur son CV figure aussi son poste de critique aux Cahiers du Cinéma.

L’idée du film n’était pas de faire une succession de scènes d’action comme dans un grand nombre de films mais de mettre en scène l’attente du tueur avant d’exécuter sa cible. Il s’agit là de montrer que cet homme au métier peu ordinaire n’est autre que monsieur tout le monde. En effet, il passe son temps à jouer à des jeux vidéo, draguer, regarder des pornos lorsqu’il n’erre pas dans les rues de Paris. Ce rôle a été conçu par Cédric Anger spécialement pour Grégoire Colin. Il a même ajouté des traits de caractères de l’acteur à ce jeune toujours vêtu de son trois-quart, typique des tueurs, trop large pour lui. Ce qui explique les facilités du comédien à jouer cette crapule paumée.

Pour lui donner la réplique, un Gilbert Melki loin de Patrick Abidbol qu’il interprétait dans La vérité si je mens. Cet acteur complet a su interpréter à merveille son rôle de persécuté paranoïaque. Le casting n’a pas oublié la révélation de l’année 2007 : Mélanie Laurent. La jeune femme a été découverte avec sa brillante performance dans l’adaptation cinématographique du roman d’Adam, Je vais bien ne t’en fais pas. Elle fait une nouvelle fois preuve d’un immense talent dans son rôle d’escort girl qui au fond ne cherche que l’amour.

Ce film avait tout pour plaire : un casting complet, ainsi qu’une histoire pour le moins originale. Dommage que le filon n’est pas été plus exploité, En effet, les scènes entre les passages clés sont trop longues pour tenir le public en haleine. De plus, tous les événements les plus intéressants sont diffusés dans la bande annonce, ce qui enlève tout le suspens. Seul le dénouement final n’est pas évoqué et créé ainsi un effet de surprise.

Note ShotActu : 5/10

La bande annonce