Sarkozy, le retour du Président-candidat

Il est temps que je me remette à écrire. D'abord parce que cela me manque, et également parce que le President de la République a pris déjà son train de la compagne présidentielle pour 2012. Il faut donc que je le rattrape.

Son remaniement, on l'a vu après tant d'esbrouffes, et de tratactions n'a accouché que d'une souris. Pas de rupture pour une fois, mais une forme de continuité de l'action publique nous on dit ses communicants.

Des départs oui, mais comme toujours symboliques. Rama Yade trop en verbe ou trop dangereuse sans doute. Kouchner droits de l'hommiste utilisé et trop usé, Woerth ayant fait le boulot. Bref, retour sur une politique recentrée autour du Président de la République-candidat, comme une pré-figuration d'une équipe de campagne électorale: troubles-fêtes et bagages emcombrants ont laissé la place à de vrais fidèles.

http://lexilousarko.blog.fr/2008/02/06/l_imposture_rama_yade~3687187/
http://lexilousarko.blog.fr/2009/11/06/sarkozy-dans-la-tourmente-a-mi-mandat-7322389/
http://lexilousarko.blog.fr/2007/05/15/retour_d_exil~2277249/

Une chose amusante dans cet ajustement de gouvernement, c'est le retour d'Alain Juppé comme Ministre de la Défense. Ministre dans le premier gouvernement Sarkozy, il avait du laisser sa place après sa défaite aux législatives, en respectant le dogme qui veut qu'on se doit d'être à la fois député et ministre. Juppé n'est plus député pourtant il est à nouveau ministre...Encore une contradictions de plus.

http://lexilousarko.blog.fr/2007/05/24/cumul_des_mandats_attention_danger~2324843/

Sarkozy veut une nouvelle fois se racheter une image et c'est ce qu'il a fait lors de sa dernière interview télévisuelle. Reniant une partie de sa propre politique, remettant en cause à la fois le bouclier fiscal et le débat sur l'identité nationale, Sarkozy veut retrouver la dynamique populaire qui l'a fait gagner en 2007 et tant pis, si encore une fois cela rend son dicours incohérent.

Mais c'est sur la forme également que le président s'essaie à nouveau à rentrer dans le cadre de la fonction présidentielle. Une nouvelle tentative qui laisse songeur.

http://lexilousarko.blog.fr/2010/05/23/le-nouveau-sarkozy-8655245/

Recentrage gestuel et vocabulaire latin (cf vidéos de l'excellent F.Morel ci-dessus) n'ont pas empêché les dérapages verbaux. Sa façon de remettre en place les journalistes, comme un professeur ou un parent qui aurait pris un enfant en faute m'a profondement dérangé.

Sarkozy encore une fois a fait les réponses et les questions faisant passer les journalises pour des incompétents ou des incapables. Ce fut particulièrement choquant quand le Président de la République a abordé la question "du discours de Grenoble", leur repprochant d'avoir eux-même provoqué ce discours en faisant avec la thématiques des incidents grenoblois la une du 20h00. Pourtant, ce discours, comme la circulaire sur les roms, ce ne sont pas les journalistes qui les ont écrits.

Et si le président n'a pas forcément tort, lorsqu'il évoque la question de la présemption d'innoncence concernant l'affaire Karachi, véritable affaire d'Etat, résumer cette question à une réponse "Amis, pédophiles à demain", peut laisser encore une fois dubitatif.

La visite du Président de la république en Inde, semble s'inscrire dans cette logique du président candidat. Au plus bas dans les sondages, la scénarisation de ce voyage a pour objectif de redonner crédit et sympathie à N.Sarkozy.

Sarkozy, homme présenté à nouveau comme un homme providentiel qui va sauver la France en accompagnant des chefs d'entreprise en Inde.

Sarkozy, mari exemplaire, époux romantique, qui a offert à sa belle la visite au soleil couchant du Taj Mahal, symbole de l'amour infini d'un Rajah pour son épouse morte en couche. Je verserai presque une larme...

Comme une course contre la montre dont il a pleinement conscience, Sarkozy est dans les starting-blocks pour se remettre en selle pour la prochaine présidentielle. Et si les sondages le donne battu par tous les nombreux candidats de gauche, l'homme n'a pas dit son dernier mot car il n'y rien de plus dangereux qu'un homme qui n'a plus rien n'a perdre.

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