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Vu: Harry Potter et Les Reliques de la Mort (partie 1)

Par Alexisp
Vu: Harry Potter et Les Reliques de la Mort (partie 1) "Tout s'achève ici", scande l'une des affiches du film le plus attendu de l'année. Vous l'aurez compris, bande de moldus, le sorcier à lunettes revient sur grand écran pour sa dernière aventure. Ou presque...

Dix ans. Oui, dix ans. Dix ans que le célèbre sorcier créé par J.K.Rowling agite sa baguette au cinéma. A l'occasion de la sortie de la première partie d'Harry Potter et les Reliques de la Mort, revenons quelques instants sur une saga magique. Tout a commencé en 2001 sous l'égide de Chris Columbus. Chargé d'adapter Harry et son univers à l'écran, le réalisateur parvient à recréer la magie des livres avec rigueur (peut-être trop?) et enthousiasme. Résultat, deux films réussis dans lesquels le jeune sorcier fait ses premiers pas à Poudlard. Effets spéciaux délirants, tirades légèrement potaches et grands combats contre le mal sont au rendez-vous.

A Columbus succède ensuite Alfonso Cuaron, réalisateur plus auteuriste, qui s'approprie Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban. Sans surprise, le film est un succès, la touche de noirceur apportée par Cuaron et son regard singulier sur le passage à l'adolescence rompant avec brio avec l'insouciance des débuts. Puis, c'est au tour de Mike Nevell de s'affairer à l'adaptation du quatrième chapitre de la saga, Harry Potter et la Coupe de Feu. Malgré un visuel des plus enthousiasmants, le récit perd le spectateur à cause de coupes (pas de feu cette fois) dans le livre d'origine. Et pour cause, Melle Rowling écrit de plus en plus: comment rendre une telle densité à l'écran?! Terrible question qui fait frémir les fans qui clament à juste titre les raccourcis que se permettent les adaptations. En même temps, un film de cinq heures aurait été un peu périlleux... et indigeste.

En 2007, le réalisateur David Yates reprend les rênes et met en place une nouvelle dynamique plus énergique avec Harry Potter et l'ordre du Phénix, opus très réussi qui impose une lecture à nouveau sombre et torturée des aventures du jeune sorcier, qui n'est d'ailleurs plus si jeune. Voldemort devient enfin le grand méchant tant attendu, ce qui donne ENFIN lieu à des batailles dignes de ce nom. Grâce à des records d'affluence, Yates est confirmé à la réalisation de Harry Potter et le Prince de Sang mêlé, un sixième film drôle mais assez terne qui pêche par son manque d'action.

Pour ses derniers exploits sur grand écran, Harry Potter a conservé son réalisateur désormais à l'aise derrière la caméra. Yates confirme l'imagerie qu'il a développée tout au long des deux précédents films, ce qui est une bonne chose. Harry Potter et les Reliques de la Mort est marqué par un départ fracassant lors duquel tout s'enchaîne à un rythme outrancier. Des Mange-Morts surgissent de toutes parts, les sorts fusent aussitôt, Harry est poursuivi par Voldemort et établit les stratagèmes les plus tortueux pour lui échapper. Tout va très vite et les victimes de cette guerre commencent à tomber sous l'oeil parfois ému du spectateur. Après ce départ tonitruent, le rythme se tasse et l'intrigue se noue, se dénoue, se renoue au fil des rencontres, des paysages bleutés sublimes que les héros esseulés traversent. Malgré l'apparente complexité du scénario, qui fait intervenir bien des personnages, notamment d'anciennes figures du passé (l'insupportable Ombrage fait un beau retour), ce septième épisode demeure assez simple grâce à une narration coulante, fluide qui ne se perd pas en explications alambiquées. Ca change.

La psychologie des personnages devient aussi l'un des nerfs du film. Au fûr et à mesure, les consciences s'alourdissent, le passé se dévoile alors que l'espoir s'amenuise. Voldemort est au coeur de toutes les pensées et les quelques scènes où il est présent n'en sont que plus savoureuses. On trépigne d'impatience de voir l'ultime affrontement entre Harry et lui... Mais il faut encore attendre! Ce qui est également frappant dans ce film, c'est cette double lecture à présent parfaitement claire qui nous est servie. En effet, l'intrigue est truffée de références à la Seconde Guerre Mondiale, notamment ce passage durant lequel Ron, Hermione et Harry écoutent la radio en continu pour savoir quels sorciers sont portés disparus ou morts, espérant ne pas entendre le nom de membres de leur famille. La haine viscérale vouée aux moldus, cette peuplade sans pouvoir, donc inférieure, et la traque des sang-mêlé et également une métaphore assez évidente...

Au final, ce nouveau Harry Potter tient ses promesses en dépit de quelques passages légèrement trainants. Mais avec ses moments de bravoure, la noirceur et l'ambiguité de ses méchants et la grande atmosphère dramatique qui est dépeinte, le spectateur ne peut que succomber aux sorts du célèbre sorcier en espérant que ses dernières aventures seront à la hauteur des très hautes espérances des fans, ce qui risque d'être une mission bien périlleuse... Réponse en juillet 2011!

Harry Potter et les Reliques de la Mort (partie 1)
de David Yates
En salles


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