Comme tu grandis
Pas en un jour, une semaine
mais par petites touches légères
Une seconde s’attarde à peine
et voilà que déjà c’était hier
Comme tu grandis
Si ton profil reste enfantin
à mon regard sourd de maman
s’y dessinent stoïques pour demain
les traits imprécis de l’adolescent
Comme tu grandis
C’est une réflexion qui assombrit
tes yeux clairs, qui d’emblée s’interrogent
quand la chaleur du monde t’envahit
à la simple ébauche d’un éloge
Comme tu grandis
D’un sourire, une caresse, une esquisse
de mots voilés, au code de notre langage
Le verbe est trop étroit pour l’amour complice
souvent le silence nous paraît plus sage
Comme tu grandis
Par petits bonds d’immense humanité
lorsque tes lèvres à propos s’écoeurent
sur une phrase inachevée
C’est la brûlure du savoir qui grave ton cœur
Comme tu grandis
Je souris quand ton épaule masculine
toute frêle encore m’offre son soutien
Je crains un peu la veine trop latine
cet héritage rouge qui parfois te revient
J’aime comme tu grandis
Le drapeau de l’enfance que tu brandis
ta constance à le suivre calmement
à la douce saveur des sentiments conquis
sûr de pouvoir en goûter chaque instant.