Le PS, expert en dialogue... de sourds!

C'est une chose que d'assister à une séance d'auto-destruction des candidats PS par voie de presse, c'en est une autre que d'en être un acteur malgré soi. Jugez plutôt...
DRING! On sonne à ma porte... Sans doute un démarcheur comme de coutume dans ces immeubles non-résidentiels des "grands" quartiers qui n'ont pas les moyens de filtrer... J'ouvre et, oh surprise, un visage que je reconnais pour figurer dans le trombinoscope des élus de "l'opposition Socialiste" au Conseil Municipal, accompagné d'une jeune militante.
Lui ne me connait pas. Normal. Je ne suis qu'un anonyme parmi les 116 000 et quelques mulhousien-ne-s qu'il va visiter lorsque se profile à l'horizon électoral une prochaine échéance.
Nous nous saluons courtoisement et l'élu me tend machinalement son fly. Je le prends, y jette un coup d'oeil furtif et l'interpelle:
- vous êtes marrants vous les politiciens!
- ah bon? Pourquoi?
- Ben on vous jamais dans les "beaux quartiers" (j'habite les Coteaux) que lorsqu'une élection se présente. Le reste du temps...
J'enchaine: - Une fois élu, lorsqu'on vous sollicite, vous n'y êtes plus pour personne. Enfin, quand je dis personne, je parle de nous autres, "les pauvres"....
- Ah tiens? Rétorque-t-il, à quelle occasion nous avez-vous sollicité?
- Ben les occasions n'ont pas manqué. Vous savez, en tant que contribuable, habitant des Coteaux, et agent territorial, la liste est longue...
Et je lui cite un exemple qui m'a fait contacter l'élu qui conduit le groupe PS au CM. Je l'avais sollicité pour une affaire grave où un agent de la mairie avait été agressé physiquement par la responsable d'une grande équipe de foot locale, affaire que la mairie a bien entendu étouffée... Affaire à laquelle le leader PS n'a jamais donné suite non plus, je le précise.
J'enchaine aussitôt: - J'avais estimé à l'époque que l'affaire méritait sans doute une tribune en CM... En tout cas M. "X." n'a jamais donné suite.
- Puis-je vous demander vos nom et qualité?
- Pourquoi faire? Vous allez lui en faire reproche? Je ne vois pas en quoi "ça" va arranger une affaire déjà étouffée, qui plus est, ce n'est pas une attitude particulière... C'est toute la classe politique qui souffre de ce syndrome. C'est ainsi.
- Ce n'est  pas normal, me dit-il
J'augmente un peu la pression: - Merci de m'apprendre une chose que je savais déjà. Quoiqu'il en soit, je ne suis pas d'accord pour qu'il en soit fait une "récup politicienne... Je vous imagine très bien en faire une affaire qui vous conduira à "vous bouffer le nez" en comité restreint, où il sera plus question de "combat des chefs" que d'autre chose.
Et d'en rajouter une louche: - De toute façon, l'affaire est enterrée, l'élu ne se s'est pas montré plus réactif que ça, et je doute qu'un nouveau chef y change quoi que ce soit... Je ne suis pas d'accord du tout avec cette façon de procéder. Je ne trouve pas ce genre d'attitude "responsable".
- Si Monsieur, c'est grave. De toute façon, je me saisis de cette affaire et...
Je ne le laisse pas aller au bout de sa phrase: - Non, je ne suis pas d'accord!!! C'est ce que je tente de vous faire comprendre. Nous ne sommes pas vos faire-valoir... Quoiqu'il en soit, je milite pour un autre Parti (je le nomme) à qui, je l'espère, il sera donné de sièger (là, je le crucifie) et de faire la preuve de ce qu'est "être à l'écoute" des gens de qui il est exigé qu'ils votent pour vous... Là j'enfonce le clou: - ... Le PS Mulhouse a eu sa chance à maintes reprises, qu'il laisse sa place!

La conversation se termine sur d'aimables banalités. Ils prennent congé, je salue courtoisement.
... J'ignore sa décision. Récupèrera? Récupèrera pas?  Je doute d'avoir quelles que nouvelles que ce soit, et de l'affaire en question, et de l'homme.
Quand à la technique mafieuse du couvercle de plomb, j'en atteste, elle fonctionne toujours aussi bien. Vu d'ici bas, la mairie fonctionne comme une armée mexicaine depuis si longtemps qu'elle a dû en faire un marqueur génétique majeur de plus...

Au-delà de cette brève de couloir, j'ai noté que les politiques n'ont rien appris des gens qu'ils sont sensés représenter... Ils en sont hélas toujours à courir le chaland en période pré-électorale, convaincus que les "bas-quartiers" ne sont que des viviers de voix constitutifs de leur élection... Mais le pire est cette conviction absolue dont ils ne se déferont hélas sans doute jamais - c'est à craindre, que l'habitant a toujours une culture en dessous de tout, de la leur notamment.
Foutus diplômes, va !!!