Le temps gronde sa colère, l'océan vous menace,
Filez, filez vite vous cacher sous vos carapaces ;
Je sors sur la falaise montrer mon audace :
Je ne suis pas, serrai jamais mouton du berger,
Cette lie, poignets libres mais esprit enfermé.
Aucune idéologie n'enchainera ma liberté !
Vos porte-étendards grimpant les puits du Golfe,
En incontestés guides des peuples, fils d'Adolf,
Vous vous rêvez, foulant votre gazon de golf ;
Moi je lui préfère mes buissons d'épines :
J'y apaise ces maux nés de vos paroles malines
Et mes humeurs lunatiques et libertines !
Si mes propos parfois paraissent indécents,
Dites-vous dans vos crânes de bien-pensants
Que moi j'aime les nuits noires et le gros temps ;
Equilibriste saturnien, je prends à contre-pied
Vos basses politesses et inexpressives idées
Que sans égard il me plait de conchier !
Tous victimes, vous séquestrant vous-mêmes,
L'oeil livide, le corps morne et l'âme blême,
Tandis que les tabous sont mes meilleurs thèmes.
Et plus filent les étoiles, plus je les dépasse,
Franchissant ces limites qui me font face
Dans votre univers « Bisouland » qui m'agace !
Et quand viendra l'heure de mon dernier mal
Je n'irai pas crever dans un lit d'hôpital
Mais me saouler dans une bacchanale ;
Je veux rejouer encore une dernière fois
Une à une toutes les pages du kamasoutra,
Chinoiserie pour faire de l'ombre à Saint Eloi !
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