La démocratie voudrait dire le choix du peuple par le peuple et pour le peuple. Pour le cas de la côte d’ivoire, la réalité qui est de légitimer ce choix est confrontée à l’histoire même de ce pays. Est-il dans les pratiques des ivoiriens de se laisser gouverner par celui –là même qu’ils considèrent encore comme étant un fils d’immigrés ? Après avoir obtenu plus de 54 % des suffrages exprimés, Monsieur Alassane Ouattara s’est peut-être dit qu’il y a plus d’étrangers naturalisés ivoiriens que réellement d’autochtones qui lui ont fait confiance.
Voici quelques bonnes raisons qui empêchent Gbagbo de céder sa place à Ouattara :
- La présence d’hommes armés à côté des urnes dans des villes du nord pro-Ouattara invite à la prudence quant au bon déroulement du scrutin.
- Mme Ouattara est d’origine française et le peuple ivoirien n’est pas prêt à accueillir une femme blanche, une première dame avec l’emblème du coq tricolore. La pilule ne passe pas. En plus des rumeurs prêtent à Mme Ouattara une alliance avec la famille Chirac, l’ancien ennemi de Gbagbo.
- En 1986, Le gouvernement Chirac avait refusé l’asile politique à Mr Gbagbo sans pour autant motiver leur décision pour ne pas fâcher le président Houphouët Boigny. Les bombardements des forces françaises à Bouaké dont l’on a toujours pas su exactement par qui et des rues de la capitale ivoirienne par l’armée française qui ont fait beaucoup de dégâts collatéraux matériels et humains, l’expulsion des ressortissants français de côte d’ivoire ont marqué les esprits .Quant on sait les relations tumultueuses qu’il y a eues entre ces deux personnages et le sentiment de haine que cela a provoquée au sein des populations de part et d’autre des deux pays, l’on éprouve de la honte et de l'impuissance face à la bêtise humaine. Selon des rumeurs, Chirac aurait essayé d’avoir la peau de Gbagbo. Il aurait même fomenté un coup d’état pour le renverser. Gbagbo verrait d’un mauvais œil le néocolonialisme déguisé de la France dans les boubous blancs d’Alassane Ouattara. On se doute bien que Gbagbo préfère mourir que de laisser le pouvoir à un groupe d’ennemis à lui et à son pays qu’il appelle Chirac-Ouattara.
- Les ethnies du sud de la côte d’ivoire sont habituées à voir de populations venues des pays frontaliers du nord leur demander du travail dans les plantations de café et cacao. Par contre, ces sudistes, nationalistes sont résolus à refuser toute gouvernance venue d’ailleurs. La révolte des abeys en 1910 contre l’administration coloniale représentée par le gouverneur Angoulvant dans la région d’Abgoville est une parfaite illustration des rapports de force. Gbagbo est comme tout autochtone du sud de la côte d’ivoire qui pense que le séjour d’un morceau de bois dans une rivière ne fait jamais de lui un caïman.
- Par Gnali Zako