Nicolas Sarkozy s’est rendu hier dans le Calvados pour tenter de reconquérir
le soutien des professions médicales, oubliant au passage les difficultés croissantes que rencontrent les Français pour se soigner.
Car le bilan de la politique du gouvernement en matière de santé parle de lui-même : augmentation des franchises et des
déremboursements, recul de la prise en charge par la sécurité sociale au profit des complémentaires privés, frais d'hospitalisation en hausse et moyens dévolus à l'hôpital public en
baisse, déserts médicaux en progression constante, tout comme les dépassements d'honoraires. Le constat est implacable : le nombre de Français renonçant ou retardant des soins ne
cesse d'augmenter, atteignant 40% de la population, le reste à charge des patients pour les soins courants est proche de 50%.
Ce constat, il court de rapport en rapport, celui d'Elisabeth Hubert étant le dernier en date. Mais le temps n'est plus au
diagnostic, il est aux décisions.
Le président de la République a pris acte de l'échec de la loi Hôpital, Patients, Santé, territoires, qui prétendait avoir
répondu aux défis. Mais le temps n'est plus aux replâtrages, il impose de refondre l'organisation des soins de premier recours, condition indispensable du maintien de l'égalité d'accès aux
soins de tous, partout sur le territoire.
En refusant de poser la question du mode de rémunération des médecins, en en restant à la mise en place de bourses à
destination des étudiants en médecine pour les inciter à s'installer dans des zones sous-dotées, le gouvernement fait le choix du statu quo électoraliste au détriment des besoins et des
attentes des Français. En opposant les professionnels de santé aux patients, il méconnaît l'aspiration des jeunes praticiens à des pratiques rénovées.
Le Parti socialiste constate que la qualité de l'accès aux soins est l'une des inquiétudes majeures des Français et
il entend y répondre par des propositions fortes : encadrement strict des dépassements d'honoraires, incitation à l'exercice pluridisciplinaire regroupé, mise en place de délégations de
compétences, mise en place d'une part de rémunération forfaitaire des professionnels, régulation de l'installation des nouveaux médecins pour les orienter vers les zones en manque de
professionnels, nouveaux modes de coordination ville-hôpital....
Les socialistes appellent à un nouveau pacte avec les professionnels de santé ; ils entendent garantir aux Français le
droit fondamental de l'égal accès aux soins.