Le grand bazar

Par Arielle

Des bribes par ci par là, des objets cachés, détournés, parfois inaccessibles.

La pièce était vide. J’y ai quand même rencontré ma sœur aînée faisant le partage des bijoux que maman avait hérité de sa mère : de belles bagues de fiançailles, principalement des bagues que nous nous sommes partagées. Mes deux autres sœurs aînées se sont disputées pour ce petit trésor. Pour ma part, ma bague a fini sa course au fond d’un lavabo où je n’ai jamais pu la récupérer.

Dans le coin de la petite salle, par terre, mon singe était là. Il jouait des cymbales, me rappelant que mon papa me l’avait offert pour mon anniversaire puis, comme par enchantement, ses instruments de musique, ses toiles qu’il avait peintes avec tant de talent, sa collection de pipes, tout volait dans l’atmosphère. Il ne manquait que l’avion qu’il avait construit avec un ami. Cet aéroplane, je l’ai bien vu et pourtant je sais qu’il a été détruit dans l’incendie du musée de l’air au Bourget. Tout a disparu d’ailleurs, jusqu’aux meubles Louis XVI de la grand-mère et sa statue de la Vierge noire.

Tout, tout, tout est parti de nous et pourtant je persiste à me remémorer ces objets qui semblaient avoir une âme, l’âme de la famille.