Elles sont bien connues, et sont même devenues des icones de La Havane et de Cuba, je parle bien sûr des vieilles voitures qui datent d'avant l'embargo américain sur l'île.
Ce qui émerveille avec ces voitures classiques, c'est non seulement la beauté des lignes de certains modèles et leur état général souvent impeccable, mais surtout l'effet de "voyage dans le temps" que leur présence un peu partout en ville procure au voyageur qui se balade dans les rues de La Havane. Voir ce genre de véhicule dans un musée serait déjà intéressant en soi, les voir au quotidien dans la ville est une expérience unique.
Un simple décor colonial intéressant, avec une affichette en espagnol pour faire exotique m'aurait permis de faire une belle photo; le vélo-taxi ajoute un élément folklorique... puis la vieille voiture complète ce tableau à merveille.
En plus, ce genre de véhicule est particulièrement photogénique. Les modèles classiques et les couleurs donnent une saveur particulière à n'importe quelle photo où elles apparaissent. Au carrefour devant le Gran Teatro, par exemple, alors qu'elles se mélangent aux Ladas et autres voitures contemporaines dans les rues.
Sinon, sur un segment de rue qui aurait l'air quelconque n'importe où ailleurs en Amérique Latine, ces pièces de collection roulantes deviennent le sujet de la photo, rendent vivante la prise de vue, lui donne tout son caractère.
Mais l'effet temporel est à son plus fort lorsqu'elles roulent dans les rues, vous passent devant alors que vous attendez pour traverser, où encore lorsque plusieurs d'entre elles passent dans votre champs de vision simultanément; l'effet est instantané: vous êtes ailleurs dans le temps. Pour quelqu'un qui, comme moi, n'a pas vécu les années 40 et les années 50, c'est particulièrement fascinant de se retrouver dans cet univers temporel; j'ai pratiquement l'impression qu'un de mes grands-pères aurait pu sortir d'une de ces autos pour venir parler avec moi.
Évidemment, comme une partie de l'architecture de La Havane tire ses influences de l'époque coloniale et de l'architecture espagnole, la présence de ces voitures américaines du début du 20e siècle ajoute une touche intéressante à un mélange de genre ou d'époque que l'on peut créer avec une image. Et si l'édifice choisi date du début 20e lui aussi, alors on retrouve cette impression de voyageur temporel le temps d'une photo.
Je n'ai évidemment pas pu résister à la tentation de photographier ces modèles de manière à leur donner une véritable personnalité; de face, avec leur grille et leurs phares bien en évidence. Je vous épargne ici une longue liste de photos similaires avec ce montage rigolo, où j'ai même une intruse!
Peut importe l'angle, ou encore la lumière, on dirait que ces voitures ont été conçues pour être photogénique avec les murs coloniaux espagnols en arrière-plan.
J'aurais dû, au moment de prendre mes clichés, prendre en note les modèles. J'ai regardé certaines des voitures plus en détail que d'autres, et dans certains cas, il m'étais difficile de découvrir de quel modèle il s'agissait. Parmi celles qui apparaissent sur ce billet, on peut voir des Dodge (Classique), Chevrolet (Chevy), Ford, la plupart datant de 1946 à 1954. Si j'ai bonne mémoire, celle ci-contre était une De Soto. Je n'ai malheureusement pas l'expertise pour identifier ces modèles après coup, par contre.
Dernier coup d'oeil sous la forme d'un autre montage. Ces modèles-ci ont été photographiés un peu partout en ville, comme en témoigne la variété des décors; larges rues, rues étroites, et boulevard bordé de palmier. Pour les curieux, les insignes de métal intégrés à la carrosserie permet probablement une identification, lorsque le nom du fabricant n'apparaît pas sur le cliché.
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