Pour l’amour de mourir
Les tourments de l’enfer sont implacables, vifs
Sont les feux de l’enfer; et pourtant les vautours
S’arc-boutant contre l’air pour virer sur leur aile
Sont plus beaux que le vol plané de ces mouettes
Abandonnées au vent dans la fraîcheur du jour
Plus beaux que les ventilateurs dans les asiles
Qui par leur soyeux va-et-vient
Tissent à l’espoir un destin;
Et jamais l’espoir n’a lancé
Sa gageure aussi haut que l’illusion vitale
Qui chevauche le vol du vautour. Si la mort
Peut voler pour l’amour de voler, est-il rien
Que la vie, pour l’amour de mourir, ne pût faire ?
(Malcom Lowry)
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