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Face aux Banksters, l'appel de Cantona opère une piqure de rappel sur les sources

Publié le 04 décembre 2010 par Jcgrellety


Cantona, ennemi public numéro 1? - Bankrun 7 décembre P2
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Voilà qui fait jaser. Un ex-footballeur invite les citoyens à retirer leur argent des banques dans lesquels ils ont un ou plusieurs comptes. Emoi chez les gardiens du "Temple", les "gestionnaires de fortune". Comment un citoyen ose t-il évoquer... ce qui est son droit absolu ? ! C'est que, depuis le début de l'accélération et de l'accentuation de "la crise mondiale" (préexistante avant 2007 à un niveau plus faible), citoyens, experts et politiques ont un problème : les Banques. Hold up sur le capital atomisé, elles le fusionnent, fabriquent des masses monétaires dont les totaux affolent. 

"Faire sauter la banque. Si tout le monde y met du sien, le compte est (presque) bon. Résumons : 98 % des ménages sont bancarisés (1), le taux le plus élevé d’Europe. Chaque Français a son livret A. Sans compter les LDD (livrets de développement durable) ou les CEL (comptes épargne-logement). Et tous ces livrets sont bien garnis. L’info se trouve sur le site de la Banque de France, gardienne de la monnaie (à l’euro près). 269 milliards d’euros stationnaient fin septembre 2010 sur les comptes courants et 167 milliards d’euros sur les seuls livrets A. Tous livrets confondus, la tirelire se chiffre à 510 milliards d’euros. Bombe. C’est donc une petite bombe de 779 milliards d’euros qui se trouve prête à exploser si le mot d’ordre de Cantona est suivi. Mais a-t-il une chance de connaître, mardi, ne serait-ce qu’un début d’exécution ? Sur le plan pratique, retirer les crédits de son compte courant est un parcours semé d’obstacles. Exemple, cet avertissement placardé sur la porte de la BNP, place de la République à Paris : «Le personnel ne détient pas d’espèces !» Bis repetita, quelques mètres plus loin, sur la vitrine de l’agence LCL. Ceci pour décourager les hold-up. Autre complication, l’argent ne peut être retiré que dans une agence qui a une caisse :«Faites vous livrer à l’agence de la rue de Charonne ou de la rue de Turenne», conseille la préposée à l’accueil à la BNP. Mais «ne demandez pas plus de 460 euros !» Pour de plus gros montants et pour en prendre livraison dans une autre agence que celle qui détient vos comptes, c’est encore plus tordu : «Il va falloir demander une mise à disposition», précise la guichetière. Opération payante, cela va sans dire. Chez LCL (ex-Crédit Lyonnais), il en coûte 7,65 euros dès que l’on veut distraire au banquier plus de 1000 euros de ses propres deniers. D’autres banques sont plus arrangeantes. Chez HSBC, on vous demande même en quelles coupures il faut vous livrer. Le magot sera prêt dès mardi. Mêmes tours et détours pour le livret A. A La Banque Postale, il faut remplir un imprimé pour vider son Livret. Et patienter «au moins» jusqu’à mercredi. Résumons." 

A qui APPARTIENT ce Capital ? A ses détenteurs : citoyens, entreprises. Pour leurs "services", les banques facturent. Alors qu'elles se servent de ce cash pour faire des opérations financières, gagnantes-gagnantes, sauf exception (les pertes, rares, sauf dans les jeux les plus ésotériques et risqués de la grande finance). Elles se servent de la richesse monétaire des citoyens et des entreprises pour en susciter encore plus, mais elles ne vous rétribuent pas - différence entre une banque privée et une banque coopérative, incluant les clients. OR, ils se servent aussi de cet argent pour faire des investissements injustifiés et ne pas faire des investissements justifiés. 

Le fait de retirer ses liquidités (elles fondent si naturellement !) ramènerait ce "pouvoir des banques" au niveau où il devrait être : faible. On comprend bien pourquoi certains ne supportent pas ce rappel de cette source et de ce droit démocratiques. Car alors que la mobilisation sur les retraites a échoué face à un mur, un boycott économique actif pourrait enfin permettre aux citoyens de peser, à condition qu'il soit multiforme et habilement organisé. Reste que l'initiative intervient trop tôt, et n'est précisément pas préparé. 

http://eco.rue89.com/2010/12/03/cantona-et-les-banques-coup-de-semonce-ou-coup-de-pub-178977


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