UNE OPÉRATION NÉCESSAIRE ET URGENTE Annaba : Restauration de la basilique Saint Augustin La basilique saint Augustin d'Annaba, un édifice de grande qualité architecturale, construite en 1900, se dégrade irrémédiablement, d'où l'urgence d'une opération pour sa restauration, ont affirmé les acteurs concernés par ce projet lors d'un point de presse jeudi.
Erigé sur une colline dominant les ruines de l'antique cité d'Hippone et la rive méditerranéenne, cet édifice, mémoire de la ville d'Augustin l'Algérien, le penseur universel, est aujourd'hui dans un état déplorable. Les travaux de restauration, d'une durée de 30 mois, devront s'achever vers le début de 2013. Cette opération est rendue possible grâce à la contribution de plusieurs partenaires, à savoir la wilaya et l'APC d'Annaba (90 millions de dinars), la région Rhône- Alpes (450 000 euros) et la ville de Saint Etienne (45 000 euros).
Cela sans oublier l'aide de l'Etat français qui s'ajoute à ces concours publics, ainsi que les donateurs privés ou institutionnels sans lesquels le projet ne pourrait aboutir. La première phase de ce projet, confié par l'association Diocésaine, maître de l'ouvrage, à l'entreprise A. Girard, dont le siège se trouve à Avignon ( France), a été entamée il y a plus d'une semaine.
D'un coût de près de 420 millions de dinars, ce projet, mené en trois phases, vise, a-t-on ajouté, à garantir tout d'abord la sécurité aux visiteurs du lieu, dont les structures n'ont fort heureusement pas été atteintes. Ainsi, la restauration de la basilique s'avère nécessaire et urgente pour également préserver le côté esthétique de l'édifice. Les éventuels décrochements de rosaces se détachant du plafond de la nef principale de l'édifice ou la chute éventuelle, impossible à maîtriser en l'état, d'un pan ou d'un éclat de vitrail incitent les responsables de cet établissement à faire vite.
Les travaux engagés ont pour objectif de préserver ce monument, actuellement en voie de dégradation tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Tout en rappelant l'importante valeur et qualité architecturales de ce patrimoine bâti de l'Algérie, les trois intervenants ont saisi cette opportunité pour parler du partenariat exceptionnel engagé entre l'Algérie et la France, sans oublier de rappeler les innombrables opérations menées depuis plus de vingt ans pour préserver ce lieu de culte et de pèlerinage pour de nombreux visiteurs.
Les travaux, a-t-on appris au cours de ce point de presse, ont été confiés à l'architecte Xavier David qui a été déjà maître d'oeuvre de la restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique à Alger. Malgré les quelques travaux effectués, ce coeur d'un patrimoine méditerranéen commun se trouve dans un état de dégradation inquiétante et appelle d'importants travaux de restauration. Des photos mettant en relief l'importance des points cruciaux de l'état du bâtiment ont appuyé les déclarations faites à cette occasion.
Les images révélaient l'ampleur de cette dégradation : vitraux cassés, état des plafonds et voûtes en bois de la basilique qui font craindre le pire pour la sécurité du public, protections des baies du tambour du grand dôme cassées et l'eau entre largement à chaque pluie, rouille par endroits, étanchéité à l'air et à l'eau du vaisseau basilical... Ce sont-là quelques aspects négatifs qui usent jour après jour ce joyau architectural. Les intervenants ont aussi insisté sur l'importance de profiter de ces travaux pour transmettre, à travers un chantier école, des connaissances techniques qui seront utilisables pour la restauration d'autres monuments historiques. L'intérêt de l'échange et la portée du dialogue entre les pays riverains de la rive nord et pays riverains du Maghreb ont été, à cet effet, vivement soulignés.
La basilique d'Hippone est l'un de ces hauts lieux où l'appartenance de chacun à son propre univers culturel ne fait pas obstacle à la rencontre avec la culture d'autrui, l'une et l'autre s'enracinant dans un universalisme manifesté et célébré à travers des valeurs partagées. Rappelons que ce lieu de culte et de rencontres a accueilli en 2009 près de 20 000 visiteurs composés dans leur majorité d'écoliers, d'étudiants et de participants à des colloques.
Nabil Chaoui
Visitez notre albumphotos de la basilique Saint Augustin